Sénégal : Les quatre leviers de Sonko pour transformer l’action publique

Réunis autour du président Diomaye Faye en Conseil des ministres, les membres du gouvernement ont pris connaissance d’une feuille de route ambitieuse détaillée par le Premier ministre Ousmane Sonko. Au-delà des enjeux ponctuels, comme la question foncière qui a animé les discussions, l’exécutif affirme sa volonté de moderniser l’État par des réformes structurelles articulées autour de quatre axes prioritaires.

Attirer les investissements en remodelant les règles du jeu économique

Le gouvernement entend créer les conditions favorables à un redémarrage soutenu de l’économie. Pour cela, il est prévu de revoir les principaux textes qui encadrent les relations économiques : fiscalité, douanes, passation de marchés et investissement. L’objectif affiché est de rendre le Sénégal plus attractif, tout en renforçant les champions économiques locaux. Cette volonté s’accompagne d’un engagement à simplifier les démarches pour les investisseurs et à améliorer la transparence des mécanismes publics d’attribution.

Réformer l’administration pour la rendre utile, sobre et accessible

Le second chantier vise une transformation profonde de la fonction publique. Une attention particulière sera portée à l’usage du numérique, tant pour faciliter l’accès des citoyens aux services que pour renforcer la traçabilité des actions administratives. L’administration devra se réorganiser autour d’un nouveau pacte moral fondé sur la probité, la réactivité et l’évaluation des résultats. En toile de fond, l’État veut reconnecter ses services aux réalités vécues par les populations, en particulier dans les zones rurales ou enclavées.

Mieux protéger les travailleurs vulnérables et assainir la gestion publique

Le troisième levier concerne le renforcement de la protection sociale, avec une réforme annoncée des codes du travail et de la sécurité sociale. Cette réforme visera explicitement à élargir la couverture des systèmes existants aux millions de Sénégalais qui évoluent dans l’informel, le monde rural ou les métiers indépendants. En parallèle, le secteur parapublic fera l’objet d’un suivi renforcé : gouvernance des entreprises publiques, composition des conseils d’administration, mécanismes d’audit et de contrôle interne. Les ministères devront en répondre directement.

Une méthode centrée sur l’anticipation et la redevabilité

Pour donner du souffle à ces transformations, une cellule dédiée sera mise en place au sein de la Primature. Elle aura pour mission de piloter le déploiement des réformes, de produire des rapports trimestriels d’évaluation et d’actualiser une feuille de route évolutive. Chaque ministre est attendu sur des résultats précis et mesurables. Le financement de ces efforts est confié au ministère des Finances, qui devra mobiliser des ressources tout en assurant une gestion rigoureuse. La ligne est claire : aucun chantier n’avancera sans transparence, ni sans contrôle.

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