Sénégal : Une simulation de la Société de Raffinage pour éprouver les accidents industriels

À Pikine, la Société africaine de raffinage (SAR) a testé ses capacités de réaction à un incident majeur à travers une simulation saisissante : une fuite de gaz suivie d’un départ de feu. L’exercice s’est déroulé le 17 juin autour de la sphère D‑517, avec la mobilisation de tous les acteurs de la gestion de crise. Pompiers, agents de sécurité, policiers, gendarmes, personnel médical, Croix‑Rouge, ainsi que des élèves évacués par des bus Dakar Dem Dikk vers un poste médical avancé : aucun détail n’a été négligé pour simuler un scénario d’alerte critique.

Ce déploiement spectaculaire n’est pas qu’un simple entraînement de routine. Il reflète une volonté manifeste de renforcer la prévention face aux risques industriels. Dans un contexte où le raffinage d’hydrocarbures prend une place croissante dans l’économie nationale, toute défaillance pourrait avoir des conséquences humaines et environnementales lourdes.

Des équipements renforcés pour une sécurité accrue

Le directeur général de la SAR, Mamadou Abib Diop, a profité de l’exercice pour rappeler les efforts déployés ces dernières années pour garantir un environnement de travail sûr. Parmi les acquisitions notables figurent deux camions incendie modernes pour un milliard FCFA, un barrage flottant anti-fuite à 250 millions, des lance-monitors pour 600 millions, ainsi qu’un réseau de détecteurs de gaz relié à un poste de contrôle centralisé.

Ces investissements répondent à un double impératif : maîtriser les risques inhérents au raffinage et rassurer les riverains et partenaires économiques. La sécurité industrielle, souvent reléguée au second plan dans certains secteurs, devient ici un axe stratégique pour soutenir les ambitions de production croissante de la raffinerie.

Une montée en puissance à horizon 2030

En toile de fond, le projet SAR 2.0 poursuit un objectif de transformation structurelle. D’ici 2030, la raffinerie ambitionne de porter sa capacité annuelle à 5,5 millions de tonnes. Une montée en cadence qui vise l’autosuffisance énergétique du Sénégal, mais également la conquête de nouveaux marchés régionaux, grâce à la transformation locale du brut extrait, notamment du champ offshore Sangomar.

Cette dynamique de croissance exige une rigueur absolue en matière de sécurité et de gestion des incidents potentiels. Le test grandeur nature mené à Pikine apparaît ainsi comme une répétition générale, non pas d’un accident probable, mais d’une ambition industrielle qui ne laisse rien au hasard.

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