Pendant des années, la coopération entre le Niger et le groupe français Orano s’est articulée autour de l’exploitation de l’uranium, ressource cruciale pour l’approvisionnement énergétique de la France. Mais depuis la prise du pouvoir par les militaires à Niamey en 2023, les relations se sont considérablement détériorées. Les autorités nigériennes ont multiplié les critiques envers leur partenaire français, l’accusant de comportements contraires aux intérêts du pays. La société Somaïr, implantée à Arlit, est vite devenue l’un des points de friction majeurs. Alors que Paris et Niamey entraient dans une période de fortes tensions diplomatiques, le contrôle effectif des opérations minières a progressivement échappé à Orano. Ce climat conflictuel s’est cristallisé jusqu’à aboutir à une décision radicale.
Le Niger récupère entièrement la Somaïr
Réuni en conseil des ministres, le gouvernement nigérien a décidé de reprendre la main sur la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), co-exploitée jusqu’ici avec le groupe français Orano. C’est ce qu’a rapporté la télévision nationale RTN. Cette entreprise, active depuis plusieurs décennies dans la région d’Arlit, figure parmi les principaux acteurs de l’exploitation de l’uranium dans le pays. Par cette décision, l’ensemble des parts détenues par la société française, ainsi que ses installations et actifs, sont transférés à l’État nigérien. Une indemnisation serait prévue pour les anciens actionnaires, mais les modalités précises restent encore inconnues. En adoptant cette mesure, les autorités militaires marquent une rupture nette avec un modèle de coopération qu’elles estiment désormais désavantageux pour le Niger.
Les autorités accusent Orano d’avoir bloqué les projets de relance du site et d’avoir maintenu une attitude jugée obstructive. Cette rupture formelle suit une série de décisions marquant l’éloignement croissant entre Niamey et Paris depuis plusieurs mois. Ce n’est pas seulement la structure juridique de l’entreprise qui change, mais la philosophie même de la gouvernance des ressources stratégiques du pays.
Un virage stratégique autour des ressources minières
La décision de nationaliser cette société ne se limite pas à un simple changement de propriétaire. Elle traduit une volonté claire : reprendre la main sur les ressources naturelles du pays et conditionner leur exploitation à des partenariats jugés plus équitables. L’uranium représente une part importante des revenus et conserve un poids symbolique et géopolitique fort. Il est au cœur de l’alimentation des centrales nucléaires françaises, ce qui confère à son contrôle une portée qui dépasse les frontières du Niger.
Cette reprise en main pourrait ouvrir la voie à de nouvelles alliances, notamment avec des pays ou des entreprises perçus comme plus respectueux de la souveraineté nationale. Elle risque aussi de refroidir les ambitions d’investisseurs potentiels dans un secteur désormais soumis à des conditions politiques plus strictes. En récupérant la gestion intégrale de la Somaïr, le Niger envoie un message clair : l’exploitation de ses richesses ne se fera plus sans son plein consentement, ni en dehors des orientations définies par ses dirigeants actuels.




Très Bien
très bonnes décisions. voilà plus de 50 ans, les francais éclairent toute l’Europe alors que le Niger producteur d,uranium vit dans le Noir’