L’arrivée de la 5G en Afrique suscite à la fois de l’enthousiasme et du scepticisme. Alors que certains pays déploient activement cette technologie, d’autres en sont encore aux balbutiements de la 4G. Mais concrètement, où en est le continent dans l’adoption de la 5G ? Quels sont les défis et les opportunités ? Cet article explore la réalité de la 5G en Afrique, en analysant son déploiement, ses usages et son impact sur les populations.
Les pionniers du déploiement 5G en Afrique
Plusieurs pays africains ont déjà lancé des réseaux 5G, avec des vitesses et des couvertures variables. Parmi les leaders figurent :
Afrique du Sud : le pays le plus avancé
L’Afrique du Sud a été l’un des premiers pays du continent à déployer la 5G, grâce aux opérateurs comme Rain, MTN et Vodacom. Dès 2020, Rain a lancé une offre 5G non standalone. MTN et Vodacom ont suivi avec des tests dans les grandes villes comme Johannesburg et Pretoria. Cependant, la couverture reste limitée aux zones urbaines et son coût élevé en exclut encore une grande partie de la population.
Nigeria : une adoption progressive
En 2022, MTN Nigeria et Mafab Communications ont obtenu des licences 5G et ont commencé le déploiement à Lagos et Abuja. Airtel a également rejoint la course en 2023. Malgré cela, la 5G reste un luxe pour la plupart des Nigérians, en raison des prix élevés des forfaits et du manque d’appareils compatibles.
Kenya et Maroc : des avancées prometteuses
Safaricom, le plus grand opérateur kényan, a lancé la 5G en 2023, avec une couverture initiale à Nairobi et Mombasa.
Au Maroc, Inwi et Orange ont démarré des tests, mais le déploiement à grande échelle se fait attendre.
D’autres pays comme l’Égypte, la Tunisie et l’Île Maurice expérimentent aussi la 5G, mais sans généralisation pour le moment.
La 5G au Congo : une révolution en marche
Le Congo est devenu le premier pays d’Afrique centrale à déployer un réseau 5G grâce à MNM Congo. Grâce à une connexion plus stable et rapide, des jeux comme premier bet aviator offrent désormais une expérience de jeu fluide. Avec des débits ultrarapides et une latence réduite, cette technologie stimule l’innovation, les services digitaux et l’économie.
Les défis majeurs du déploiement 5G en Afrique
Malgré les progrès, plusieurs obstacles freinent l’expansion de la 5G sur le continent.
La 5G nécessite des investissements massifs en antennes, fibre optique et backhaul. Or, de nombreux pays africains peinent déjà à étendre la 4G de manière homogène. Les opérateurs hésitent à investir dans des zones peu rentables, ce qui creuse la fracture numérique entre villes et campagnes.
La majorité des Africains utilisent des téléphones d’entrée de gamme, incapables de supporter la 5G.
Certains gouvernements tardent à attribuer les bandes nécessaires (comme la bande 3,5 GHz), ce qui ralentit les déploiements. De plus, les régulateurs doivent trouver un équilibre entre incitation aux investissements et accessibilité financière.
Contrairement aux pays occidentaux où la 5G sert l’IoT (Internet des Objets) et les voitures autonomes, en Afrique, les besoins immédiats concernent surtout un internet mobile plus stable et abordable. La 4G suffit encore pour la plupart des usages courants (vidéos, mobile banking).
Les opportunités réelles de la 5G en Afrique
Malgré ces défis, la 5G pourrait révolutionner plusieurs secteurs. Parmi ceux-ci, nous trouvons l’industrie et les villes intelligentes. La faible latence de la 5G permettrait l’automatisation des usines, la gestion intelligente du trafic et de l’énergie dans les mégalopoles comme Lagos ou Kinshasa.
Avec la 5G, les chirurgies à distance et l’enseignement en réalité virtuelle pourraient se développer, notamment dans les zones reculées.
Les jeunes pousses africaines pourraient exploiter la 5G pour lancer des innovations en cloud gaming, streaming ultra-HD et solutions IoT agricoles.
Une révolution en marche… mais lente
En résumé, la 5G en Afrique est encore à un stade embryonnaire. Seuls quelques pays riches ou technologiquement avancés l’ont déployée partiellement. Pour le reste du continent, la priorité reste l’amélioration de la 4G et la réduction des coûts d’accès.
La 5G ne deviendra une réalité massive qu’à trois conditions. La première concerne la baisse des coûts des smartphones et des abonnements.
Un investissement accru dans les infrastructures constitue la seconde condition.
Nous avons aussi la nécessité d’applications concrètes répondant aux besoins locaux.
Pour l’instant, la 5G reste un privilège urbain et élitiste. Mais à long terme, elle pourrait devenir un levier de développement si les gouvernements et les opérateurs en font une priorité inclusive.
En attendant, le débat entre « besoin immédiat » et « préparation pour l’avenir » reste ouvert.



