La coopération en matière de sécurité prend une nouvelle dimension entre Alger et Séoul. Dans un contexte mondial marqué par des menaces diffuses et de plus en plus sophistiquées, l’Algérie renforce ses alliances techniques avec des partenaires réputés pour leur expertise. La Corée du Sud, forte de son avance technologique dans les domaines scientifiques appliqués à l’enquête criminelle, s’impose aujourd’hui comme un acteur de choix pour appuyer les ambitions algériennes en matière de modernisation sécuritaire.
Une collaboration fondée sur la technicité et le savoir-faire
Mercredi, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et le National Forensic Service (NFS) de Corée du Sud ont formalisé un partenariat centré sur les sciences forensiques. L’enjeu : construire des passerelles durables entre les deux institutions pour développer des expertises communes dans le traitement et l’analyse des preuves criminalistiques. Le protocole signé ambitionne d’organiser des transferts de compétences, d’améliorer les méthodes d’analyse scientifique et d’adopter des pratiques partagées autour des enquêtes de terrain.
Si cet accord marque une avancée importante, il fait surtout écho à un engagement antérieur pris entre la DGSN et l’agence sud-coréenne KOICA, à travers lequel les premières bases d’une coopération policière avaient été posées en novembre 2024. L’extension de ce partenariat au domaine sensible de la criminalistique reflète une volonté d’aller au-delà des échanges symboliques pour entrer dans des dynamiques opérationnelles.
Un partenariat orienté vers les défis de demain
Au-delà des déclarations de satisfaction, ce rapprochement tactique illustre une nouvelle approche dans la stratégie sécuritaire de l’Algérie. Loin de se limiter à une collaboration bilatérale classique, le pays cherche à diversifier ses appuis techniques, en optant pour des partenaires capables de lui offrir des outils d’enquête de dernière génération. La criminalité évolue : elle laisse de moins en moins de traces visibles et exige une capacité à interpréter des indices souvent invisibles à l’œil nu. Dans ce contexte, l’expertise sud-coréenne dans le domaine de la police scientifique, notamment en biologie, en balistique et en cybersécurité, représente un levier concret de progrès.
La coopération envisagée ne se limite pas à la fourniture de matériel ou à des séminaires d’experts. Elle prévoit des actions conjointes de formation, des échanges sur les méthodes de traitement des scènes de crime, et la mise en place de réseaux d’expertise partagée. L’idée est d’acquérir non seulement des outils, mais aussi une culture commune de l’investigation.
Un signal diplomatique et technique
L’accord signé en présence de Ali Badaoui, directeur général de la Sûreté nationale, et de Lee Bong-Woo, président du NFS, envoie également un signal fort sur le plan diplomatique. Il démontre que l’Algérie reste active dans la redéfinition de ses partenariats, en misant sur des collaborations qui allient diplomatie et résultats concrets sur le terrain. L’intervention de l’ambassadeur sud-coréen, saluant le caractère prometteur de ce nouveau jalon, renforce cette lecture.



