Le chasseur Rafale représente l’un des plus grands succès industriels de la France, avec 507 commandes enregistrées fin 2024, dont 273 destinées à l’exportation et 234 pour les forces armées françaises. Ce succès commercial a permis à Paris de s’imposer comme un acteur clé sur le marché asiatique de l’aviation militaire.
Cependant, cette ascension suscite des réactions hostiles, notamment de la part de Pékin, qui voit d’un mauvais œil cette concurrence européenne. L’industrie aéronautique française est désormais confrontée à une nouvelle forme de rivalité qui va au-delà de la simple compétition commerciale. Les enjeux se sont déplacés vers le terrain de la guerre informationnelle, où les performances techniques comptent moins que la perception publique.
La militarisation d’un incident tactique
L’exploitation médiatique d’événements militaires récents illustre parfaitement cette nouvelle réalité. Des diplomates chinois auraient approché discrètement plusieurs pays clients ou prospects de Dassault Aviation pour dénigrer les capacités du Rafale et promouvoir leurs propres solutions. Cette démarche s’accompagne d’une offensive numérique massive sur les réseaux sociaux, utilisant de faux comptes, des contenus manipulés et des images générées artificiellement.
Cette campagne trouve son origine dans un incident survenu lors d’une opération militaire entre l’Inde et le Pakistan en mai dernier. Pour la première fois depuis sa mise en service, un Rafale aurait été détruit au combat, offrant à la concurrence chinoise un argument de poids.
Les limites de l’excellence technique face à l’influence
Les systèmes d’armement longue portée, comme les missiles chinois PL-15 fournis au Pakistan, redéfinissent les règles d’engagement et neutralisent certains avantages technologiques traditionnels. L’incident rappelle aussi que l’efficacité militaire résulte d’un ensemble complexe intégrant renseignement, formation, tactiques et équipements.
Cette réalité offre à la Chine une opportunité de relativiser les performances du Rafale tout en promouvant ses propres solutions industrielles. L’objectif est de fragiliser les partenariats français en cours, notamment avec l’Indonésie qui pourrait commander 24 appareils supplémentaires.




Le Rafale a dépassé le cap de la mi-vie. Les Chinois ont des chasseurs plus récents.