La production de tomates au Maroc connaît une vitalité qui dépasse les frontières nationales. Ce dynamisme profite directement à la France, qui a consolidé sa place de hub de redistribution vers l’Europe.
En 2023, les importations françaises de tomates marocaines ont représenté près de 75 % des volumes venus de pays hors Union européenne. La France est ainsi le premier client du royaume. Mais ces tomates ne terminent pas toutes dans les rayons hexagonaux. Une partie importante est réexpédiée vers d’autres marchés européens.
Ce fonctionnement crée une situation singulière. Officiellement, les douanes enregistrent ces flux comme des importations puis, après reconditionnement ou simple transit, comme des exportations françaises. Résultat? la France se retrouve classée parmi les grands exportateurs de tomates en Europe, alors qu’elle s’appuie en grande partie sur les récoltes marocaines.
D’un point de vue légal, cette organisation commerciale ne pose pas de problème particulier. Les opérateurs français utilisent leur position logistique pour approvisionner rapidement plusieurs pays voisins. En parallèle, le Maroc y trouve un débouché régulier qui soutient l’activité agricole, particulièrement dans les régions du Souss et d’Agadir.
En 2023, près de 300 000 tonnes de tomates en provenance du Maroc ont été expédiées depuis la France vers d’autres destinations européennes. Ce volume illustre l’importance des liens entre les deux pays dans l’agroalimentaire. Les entreprises françaises bénéficient de la proximité géographique et de la qualité constante des productions marocaines, qui répondent à une forte demande saisonnière.
Ce modèle met aussi en lumière la dépendance croissante des marchés européens vis-à-vis de certains fournisseurs hors UE, capables de produire à grande échelle tout au long de l’année. Le succès de la filière tomate marocaine incite aujourd’hui d’autres producteurs du pourtour méditerranéen à s’organiser pour tirer parti de circuits similaires.



