Énergie en Afrique : ce pays valide la création de la banque du continent, voici les détails

Le secteur de l’énergie, moteur de développement, reste l’un des piliers de la transformation économique de nombreux pays africains. Alors que la demande énergétique du continent ne cesse de croître, alimentée par l’urbanisation rapide, l’industrialisation progressive et la pression démographique, les défis liés au financement des infrastructures restent considérables. C’est dans ce contexte que la Côte d’Ivoire vient de franchir un pas stratégique en validant son adhésion à la future Banque Africaine de l’Énergie (BAE), une institution pensée pour renforcer l’autonomie énergétique du continent et répondre à ses besoins urgents.

Un levier africain pour financer l’énergie du continent

La Banque Africaine de l’Énergie est née d’une ambition panafricaine formulée dès 2022 par l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO), avec l’appui de la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank). L’objectif est clair : créer un outil financier spécifiquement destiné à soutenir le développement des projets énergétiques en Afrique, qu’il s’agisse d’hydrocarbures ou d’énergies renouvelables. Dotée d’un capital initial de 5 milliards de dollars, la BAE veut offrir une alternative aux circuits de financement traditionnels souvent jugés inadaptés aux réalités locales.

Avec cette ratification, la Côte d’Ivoire entend se positionner comme un acteur central dans cette dynamique. Le pays y voit une opportunité non seulement d’attirer des financements pour ses propres infrastructures, mais aussi de participer activement à la gouvernance d’un instrument conçu par et pour les Africains.

Transition énergétique : entre ambitions nationales et volonté continentale

Au-delà des projets de production classiques, l’initiative prend tout son sens au regard des mutations en cours dans les politiques énergétiques africaines. De plus en plus de pays s’engagent vers des modèles hybrides mêlant énergies fossiles et renouvelables, dans un souci d’équilibre entre accès universel à l’électricité, compétitivité économique et respect de l’environnement.

La Côte d’Ivoire, qui affiche une ambition affirmée dans sa stratégie énergétique, espère ainsi utiliser la Banque comme un catalyseur pour ses projets de transition. L’institution pourrait, par exemple, accompagner le développement de centrales solaires, moderniser les réseaux de distribution ou financer des projets d’électrification rurale durable. Plutôt que de dépendre de bailleurs internationaux aux exigences parfois contraignantes, cette solution africaine permettrait de construire des partenariats plus adaptés aux priorités locales.

Une réponse politique à une urgence structurelle

La mise en place de la BAE répond à une double nécessité : combler un déficit chronique de financement dans l’énergie, tout en affirmant la souveraineté économique des pays africains. La décision du gouvernement ivoirien d’adhérer officiellement à ce projet traduit une prise de conscience : le développement énergétique ne peut plus être laissé aux seules forces du marché international.

À travers ce choix, la Côte d’Ivoire affirme son attachement à une logique d’intégration et de solidarité africaines. Le pays mise sur une banque qui, à terme, pourrait peser dans les négociations globales sur l’énergie, apporter des réponses aux contraintes de financement et soutenir des projets qui favorisent l’autonomie énergétique des États membres.

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