Après quatre décennies passées derrière les barreaux en France, Georges Ibrahim Abdallah s’apprête à retrouver la liberté. Ce libanais de 74 ans, militant pro-palestinien de longue date, va être libéré le 25 juillet prochain. Une décision judiciaire qui clôt une longue série de refus de libération et qui relance les débats autour de sa figure, à la croisée du militantisme révolutionnaire et des tensions géopolitiques de la fin du XXe siècle.
Arrêté en 1984 puis condamné en 1987 pour complicité dans les assassinats d’un attaché militaire américain et d’un diplomate israélien à Paris, Abdallah n’a jamais reconnu les faits. Pour ses soutiens, il est un prisonnier politique, emblématique d’une époque marquée par la guerre civile libanaise et la montée des résistances armées face aux interventions étrangères au Proche-Orient.
Le dossier Abdallah a traversé les décennies sans se refermer. Bien qu’il soit libérable depuis 1999, ses multiples demandes ont été systématiquement rejetées. Cette fois, la cour d’appel de Paris a conditionné sa libération à une expulsion immédiate du territoire français. Il retournera donc au Liban, son pays d’origine.
Ancien chef d’un groupe marxiste chrétien soutenant la cause palestinienne, Georges Ibrahim Abdallah a toujours défendu une lecture politique de son engagement. Pour lui, les actes qui lui sont reprochés s’inscrivaient dans un contexte de lutte contre l’occupation israélienne au sud du Liban, et plus largement contre l’hégémonie occidentale dans la région.
Sa détention, l’une des plus longues de l’histoire judiciaire française, a souvent été dénoncée par des organisations militantes et des responsables politiques au Liban. À leurs yeux, son maintien en prison dépassait le cadre strictement judiciaire pour relever d’enjeux diplomatiques entre Paris, Washington et Tel Aviv.


