Le conflit ukrainien a profondément redistribué les cartes du marché énergétique européen. Confrontée à la nécessité de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, l’Union européenne cherche désespérément des alternatives fiables. Bien que Bruxelles ambitionne un embargo total sur les énergies fossiles russes, la traçabilité complexe des flux, notamment via des pays tiers comme l’Inde, complique cette démarche. Dans cette quête d’indépendance énergétique, l’Europe se tourne naturellement vers le Maghreb comme solution de substitution.
Cette réorientation stratégique place l’Algérie en position de force. Alors que les importations gazières européennes ont globalement baissé de 10 % au premier semestre 2025, Alger fait figure d’exception avec une croissance de 2 % de ses exportations vers l’UE, confirmant son statut de fournisseur stratégique pour l’Italie et l’Espagne.
Une redistribution géographique des approvisionnements
Les bouleversements géopolitiques ont redessiné la carte des flux énergétiques européens. L’Allemagne s’impose désormais comme premier importateur continental avec 25 % des volumes totaux, tandis que l’Italie maintient sa position historique à 15 %.
Cette concentration géographique témoigne de l’adaptation des infrastructures européennes aux nouvelles réalités géopolitiques, compensant la disparition progressive des approvisionnements russes. La Belgique progresse aussi dans ce classement des pays qui font appel aux services de l’Algérie en matière d’hydrocarbures.
L’accélération vers l’autonomie énergétique
Cette transition s’accompagne d’une mutation profonde du mix énergétique européen. Les importations de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) bondissent de 18,6 % pour atteindre 53 millions de tonnes, compensant partiellement la baisse des approvisionnements par gazoducs. Cette évolution traduit la volonté européenne de diversifier ses sources d’approvisionnement et de réduire sa vulnérabilité géopolitique.
Les experts anticipent une diminution de 25 % des importations gazières totales d’ici à 2030, portée par le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique continentale.
Une aubaine donc, pour l’Algérie qui s’est imposé comme étant l’un des acteurs principaux de la livraison de gaz et de pétrole en Europe, au même titre que les États-Unis, partenaire principal ainsi que la Norvège, qui tente de supplanter les besoins éventuels en fournissant toute l’Europe (principalement la région Nord).



