Le développement gazier au Maroc franchit une nouvelle étape avec la relance du champ offshore Anchois par la société britannique Chariot Limited. Ce site, situé dans le permis Lixus au large de la ville de Larache, était resté en suspens après le retrait du groupe Energean. Aujourd’hui, le projet repart sur de nouvelles bases, plus adaptées au contexte énergétique actuel.
Anchois est loin d’être un simple pari industriel. Avec des réserves estimées à environ 18 milliards de m3, le site représente une ressource précieuse dans une région où les enjeux énergétiques sont de plus en plus sensibles. Pour le Maroc, cette relance vient s’inscrire dans une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité d’approvisionnement tout en réduisant la dépendance aux importations.
L’approche de Chariot se veut pragmatique. Plutôt que de relancer un projet d’envergure difficilement réalisable à court terme, l’entreprise mise sur un développement progressif, ciblé et mieux aligné avec les capacités logistiques et les besoins réels du marché marocain. Cette méthode pourrait permettre de valoriser plus rapidement le potentiel du champ tout en limitant les risques.
Sur le plan géopolitique, cette relance a aussi une portée symbolique. Dans un contexte régional marqué par des tensions autour des flux gaziers, la volonté du Maroc de miser sur ses propres ressources s’inscrit dans une dynamique de souveraineté énergétique. Elle envoie également un signal clair aux investisseurs : les projets d’hydrocarbures au Maroc peuvent redevenir attractifs, à condition d’être pensés de manière réaliste.
La réussite d’Anchois dépendra désormais de plusieurs facteurs : la stabilité du cadre réglementaire, l’engagement des acteurs industriels et l’évolution du marché mondial du gaz. Mais pour le moment, cette relance représente une opportunité concrète pour le Royaume, à la fois sur le plan économique et



