L’annonce récente du chef de l’État français, qui projette de reconnaître officiellement un État palestinien dans les mois à venir, a provoqué une levée de boucliers à Washington. Les autorités américaines, déjà engagées dans une politique pro-israélienne de longue date, y voient une prise de position inopportune aux répercussions géopolitiques lourdes. Cette dissension soulève une question centrale : une confrontation diplomatique entre Emmanuel Macron et Donald Trump, est-elle inévitable sur ce dossier sensible ?
Washington hausse le ton face à Paris
Alors que la diplomatie française tente de peser davantage dans le règlement du conflit israélo-palestinien, les États-Unis ont affiché une désapprobation ferme. Le secrétaire d’État Marco Rubio a exprimé une vive opposition à cette démarche ce jeudi sur X, en soulignant qu’elle risquait de compliquer les efforts de stabilisation au Proche-Orient.
Selon lui, accorder une reconnaissance formelle à un État palestinien à ce stade pourrait être interprété comme un soutien indirect à des acteurs violents et compromettre les initiatives de paix en cours. L’idée que ce geste affaiblirait le camp israélien, encore marqué par les violences de l’automne dernier, cristallise les critiques de l’administration américaine.
Une initiative française à contre-courant
La sortie d’Emmanuel Macron est une tradition française de soutien à la solution à deux États, longtemps défendue dans les enceintes multilatérales. Mais en avançant une date précise en septembre – lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU – Paris semble vouloir prendre les devants diplomatiquement, à un moment où la communauté internationale reste divisée.
Ce positionnement ne va pas sans risques. Cette situation survient dans un climat marqué par de fortes tensions sur le terrain, et l’absence d’unité parmi les grandes puissances. La décision française pourrait donc être interprétée, tant par Israël que par ses alliés, comme une remise en cause de l’approche graduelle privilégiée jusqu’ici.
Vers un clivage Macron-Trump sur la scène internationale ?
En toile de fond de cet échange tendu, l’ombre de Donald Trump plane. Le président est connu pour son soutien inconditionnel à Israël, notamment à travers le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem en 2018. Il a depuis son retour réactivé une diplomatie encore plus hostile à toute reconnaissance unilatérale d’un État palestinien.
À l’inverse, Macron semble vouloir affirmer une autonomie stratégique de la France sur les questions du Moyen-Orient. Ce clivage, à la fois idéologique et tactique, pourrait alimenter une fracture plus large entre les alliés transatlantiques sur les grandes orientations diplomatiques à venir.
