Hydrogène vert au Maghreb : un nouveau pas franchi vers un projet majeur

L’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables, est souvent considéré comme un levier stratégique pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et accélérer la transition énergétique. Le Maghreb, bénéficiant d’un fort ensoleillement et de vastes espaces disponibles, a toutes les cartes en main pour devenir un acteur clé de cette filière en plein essor. C’est dans cette dynamique que le Maroc vient de franchir une nouvelle étape importante, avec l’appui de partenaires industriels internationaux et l’implication directe de ses plus hautes autorités.

Un projet porté au plus haut niveau de l’État

Au cœur de cette initiative se trouve une coopération étroite entre le Maroc et plusieurs acteurs majeurs du secteur énergétique. Le contrat récemment validé résulte d’un accord conclu lors d’une cérémonie présidée par le roi Mohammed VI, en présence du président français Emmanuel Macron. Ce partenariat illustre la volonté marocaine de faire de l’hydrogène vert une priorité stratégique, tant pour ses besoins internes que pour son positionnement sur les marchés internationaux.

Le consortium composé de TotalEnergies, Copenhagen Infrastructure Partners (CIP) et A.P. Moller Capital a vu son plan d’action validé à l’issue de la cinquième session du Comité d’Investissement de l’Offre Maroc pour l’Hydrogène Vert. Réuni à Rabat, le comité a entériné les résultats des études menées ainsi que les engagements techniques et financiers du groupement. La présence des ministres Nizar Baraka (Équipement et Eau) et Leila Benali (Transition énergétique) à cette séance témoigne de l’implication transversale des institutions marocaines dans le pilotage du projet.

Le Maroc se positionne comme hub énergétique régional

Avec ce projet, Rabat ne cherche pas seulement à produire de l’énergie propre, mais à s’imposer comme une plateforme énergétique régionale. L’idée est de tirer parti du potentiel solaire et éolien du pays pour générer de l’hydrogène vert à grande échelle, pouvant ensuite être transformé en ammoniaque ou exporté vers des marchés demandeurs, notamment en Europe.

Le rôle de Karim Zidane, ministre de l’Investissement, est central dans cette vision, en coordonnant les politiques publiques et les partenariats internationaux autour de cette ambition. En impliquant des investisseurs privés expérimentés dans les énergies renouvelables, le royaume tente de sécuriser un modèle économique viable pour ce nouveau secteur, tout en renforçant sa souveraineté énergétique. À terme, des infrastructures portuaires, logistiques et industrielles devraient accompagner le développement de cette filière, avec des retombées attendues sur l’emploi et la formation.

Une stratégie tournée vers l’industrialisation verte

Ce projet s’inscrit également dans une transformation plus large du tissu industriel marocain, appelé à se verdir. L’hydrogène vert est en effet appelé à jouer un rôle structurant dans la décarbonation de secteurs énergivores comme la chimie, le transport ou l’industrie lourde. En soutenant un projet de cette envergure, le Maroc anticipe les évolutions du marché mondial, où les normes environnementales se durcissent et où la compétitivité passera de plus en plus par la capacité à produire propre.

Pour les groupes comme TotalEnergies et ses partenaires, il s’agit également d’une opportunité stratégique d’ancrer leurs investissements dans une zone à fort potentiel, tout en contribuant à la structuration d’un nouveau pôle industriel. Le choix du Maghreb, et en particulier du Maroc, n’est pas anodin : stabilité institutionnelle, ambition politique affirmée et climat favorable sont autant d’atouts qui font de la région une candidate sérieuse à l’émergence de corridors de production et d’exportation d’hydrogène.

Ainsi, cette étape validée à Rabat marque une accélération concrète vers un projet qui pourrait repositionner le Maroc sur l’échiquier énergétique international.

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