Pour beaucoup de personnes, le fait d’être infertile est un véritable drame personnel. Cela signifie qu’elles seront dans l’impossibilité d’avoir des enfants (de manière biologique). Les chiffres sont d’ailleurs assez éloquents. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 17,5 % de la population adulte mondiale (hommes et femmes) serait concernée au cours de sa vie reproductive par au moins un épisode d’infertilité.
Chez les femmes, cette santé reproductive aurait un impact plusgrand encore que la « simple » question d’avoir des enfants ou non. En effet, selon une récente étude, la santé reproductive féminine pourrait servir d’indicateur précoce de vulnérabilités cardiovasculaires futures.
Les difficultés de procréation touchent aujourd’hui une part croissante de la population féminine, avec des causes multifactorielles allant du vieillissement maternel aux expositions environnementales. Pesticides, perturbateurs endocriniens et polluants organiques constituent autant de facteurs aggravants, auxquels s’ajoutent des habitudes de vie délétères comme le tabagisme et le surpoids, le manque d’activité physique ou la sédentarité.
Une corrélation statistique significative
Les chercheurs ont identifié une augmentation de 17 % du risque cardiaque et de 16 % du risque d’accident vasculaire cérébral chez les femmes infertiles. après avoir analysé les données de santé de plus de 3.5 millions de femmes. Ces pourcentages atteignent même 20 % pour les cardiopathies chez les moins de 40 ans.
Paradoxalement, les traitements de procréation médicalement assistée semblent amplifier ces risques, avec une majoration de 18 % des pathologies cardiaques alors même qu’ils permettent aux femmes concernées d’avoir des enfants.
Vers une médecine préventive personnalisée
Elena Armeni, principale investigatrice de cette étude présentée à Copenhague, prône, pour sa part, une approche préventive. L’identification précoce des femmes à risque cardiovasculaire via leur « historique » reproductif pourrait transformer le diagnostic et la prise en charge. Une stratégie qui permettrait d’anticiper les complications cardiovasculaires par une surveillance renforcée et des interventions thérapeutiques ciblées.



