Maghreb: Ankara veut ancrer son influence dans un pays

Depuis quelques années, la Turquie tisse une toile d’alliances solides sur le continent africain, mêlant investissements économiques, coopération sécuritaire et échanges diplomatiques. Dans ce contexte, l’Algérie s’affirme comme un pilier central de cette stratégie. Les deux pays, portés par des visions complémentaires, ne cessent de multiplier les échanges de haut niveau. La dernière rencontre en date, tenue à Alger, marque une nouvelle étape dans cette dynamique ascendante.

Une coopération aux ambitions élargies

La visite officielle du vice-ministre turc des Affaires étrangères, Burhanettin Duran, à Alger, illustre la volonté des deux gouvernements d’accélérer la consolidation de leur partenariat. Reçu par Ahmed Attaf, ministre d’État et chef de la diplomatie algérienne, le responsable turc a coprésidé avec Lounès Magramane, secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, une session de concertation politique visant à ajuster les priorités communes.

Mais plus qu’un simple exercice diplomatique, la rencontre a permis de faire le point sur les résultats concrets déjà obtenus. Des progrès tangibles sont notés, notamment dans le domaine économique, où les investissements turcs en Algérie se sont multipliés ces dernières années, allant de l’industrie textile à la construction. Ces avancées nourrissent l’ambition partagée de faire du partenariat algéro-turc un axe structurant du développement bilatéral. La perspective de la prochaine réunion du Conseil de coopération stratégique de haut niveau, prévue par les présidents des deux États, a servi de fil conducteur aux discussions.

Dialogue politique et convergence régionale

La solidité d’un partenariat ne se mesure pas uniquement à l’aune des échanges commerciaux. Sur le plan politique, Alger et Ankara se retrouvent sur plusieurs dossiers brûlants. Lors de la session de travail, les deux délégations ont abordé des sujets sensibles comme la situation en Palestine, les tensions dans le Golfe, ou encore les défis sécuritaires au Sahel. Cette approche concertée témoigne d’une volonté de peser ensemble sur la scène régionale.

Le positionnement diplomatique de l’Algérie, souvent perçu comme un acteur prudent mais influent en Afrique du Nord, trouve un écho dans la stratégie d’expansion douce de la Turquie. Cette dernière, en renforçant ses liens avec Alger, cherche non seulement à consolider sa présence dans le Maghreb mais aussi à y accroître son influence géopolitique. La complémentarité des approches diplomatiques favorise une coopération qui dépasse les simples intérêts bilatéraux.

Vers un modèle de coopération adaptable

La relation algéro-turque se distingue par son caractère évolutif. Loin des partenariats figés par des logiques de dépendance, elle repose sur un échange mutuel d’expertises et d’intérêts bien compris. Ankara, en multipliant les ouvertures en Afrique, s’appuie sur des relais fiables comme l’Algérie pour étendre son réseau. De son côté, Alger voit dans cette relation un levier de diversification stratégique, notamment en période de recomposition des alliances internationales.

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