Maghreb: record historique de consommation d'électricité dans un pays

L’Algérie a récemment atteint un record de consommation d’électricité, avec un pic historique de 19 580 mégawatts, atteint à 15h03 le 7 juillet. Ce seuil, jamais franchi auparavant, a été atteint en raison de conditions météorologiques extrêmes, avec des températures dépassant les 45°C dans plusieurs régions du pays. Cette situation a entraîné une forte demande en électricité, particulièrement due à l’utilisation accrue des climatiseurs et autres systèmes de refroidissement. Bien que ce record témoigne d’une infrastructure capable de résister à une forte pression, il soulève des questions sur la durabilité du modèle énergétique du pays.

Un système énergétique sous pression

Ce nouveau record de consommation met en lumière les limites du système énergétique algérien. Si le réseau électrique a su encaisser cette demande, la question de la durabilité se pose. En effet, l’Algérie, qui bénéficie de ressources énergétiques abondantes, repose largement sur un modèle énergique fondé sur des subventions. Si ces subventions profitent principalement aux tranches les plus basses de consommation, elles encouragent indirectement un gaspillage d’électricité. Cette situation se traduit par des pics de demande accrus, notamment pendant les mois d’été, quand les températures battent des records. L’absence de mécanismes incitatifs à la réduction de la consommation énergétique met ainsi à l’épreuve les infrastructures, qui risquent d’être incapables de suivre la demande dans les années à venir.

Les enjeux d’un modèle énergétique subventionné

La situation actuelle fait ressortir l’importance de réformer le modèle énergétique de l’Algérie. Si le pays dispose d’une capacité de production suffisamment robuste pour faire face à des hausses de consommation, cette dynamique n’est pas viable à long terme. En l’absence d’une politique incitant à la rationalisation de l’énergie, la surconsommation va entraîner des investissements croissants dans le réseau, tout en augmentant les risques de défaillance. Le gaspillage d’électricité, en particulier lors des périodes de pointe, pourrait devenir un fardeau économique, mettant en danger la stabilité du système énergétique dans son ensemble.

Une réforme énergétique urgente

Face à la montée de la demande en électricité, il devient essentiel que l’Algérie repense sa politique énergétique. La priorité devrait être donnée à l’amélioration de l’efficacité énergétique et à la transition vers des sources d’énergie renouvelables. L’Algérie doit également mettre en place des mécanismes de gestion de la demande pour éviter de nouveaux pics de consommation et alléger la pression sur les infrastructures. En optimisant la gestion de ses ressources, l’Algérie pourra non seulement garantir un approvisionnement stable, mais aussi réduire les risques liés à une consommation excessive d’énergie. Un changement en ce sens est indispensable pour assurer la pérennité du modèle énergétique du pays et éviter de nouvelles crises à l’avenir.

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