Maghreb : un milliardaire veut investir 100 millions $ dans ce secteur

Alors que les villes s’étendent, que la pollution atmosphérique s’aggrave et que le coût du carburant devient un poids pour les ménages, le besoin de véhicules propres n’a jamais été aussi pressant. L’électrification des transports ne relève plus du luxe ou de l’utopie technologique : elle est désormais considérée comme l’un des piliers de la survie urbaine. De New Delhi à Casablanca, des start-ups et des géants industriels multiplient les initiatives pour remplacer progressivement les moteurs thermiques par des solutions électriques. Au Maghreb, un nouveau chapitre pourrait s’ouvrir grâce à l’arrivée imminente d’un acteur ambitieux : Blu EV, une jeune entreprise égyptienne portée par l’un des hommes les plus fortunés du continent.

Un projet de transformation porté par Naguib Sawiris

L’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris, l’un des financiers les plus influents du continent, appuie une initiative portée par la jeune société Blu EV. L’entreprise, active dans la transformation de motos à essence, prévoit de déployer un programme de développement industriel et logistique au Maroc à hauteur de 100 millions de dollars.

Le cofondateur et directeur exécutif de Blu EV, Reda Baalbaki, a confirmé cet investissement de 100 millions de dollars dans une déclaration accordée au média spécialisé Asharq Business, précisant que le lancement des activités au Maroc est prévu d’ici la fin de l’année.

Le Maroc comme passerelle vers d’autres territoires

Le choix du Maroc ne doit rien au hasard. Avec sa stabilité relative, son positionnement stratégique entre Afrique et Europe, et un tissu urbain en pleine modernisation, le pays représente un point de départ idéal pour étendre des activités vers d’autres marchés voisins. Blu EV souhaite s’en servir comme base pour bâtir une présence durable dans plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient.

Le cœur de la stratégie repose sur un segment encore peu structuré : les deux-roues motorisés, très présents dans les grandes villes mais encore largement alimentés à l’essence. Miser sur ces véhicules permet d’intervenir rapidement sur un parc déjà existant, avec un impact visible à court terme sur les émissions de gaz nocifs. De plus, cela répond à une demande réelle de solutions plus économiques et écologiques, en particulier chez les travailleurs urbains et les jeunes conducteurs.

Une dynamique porteuse pour la région

Le projet de Blu EV intervient à un moment charnière pour le Maroc, où les politiques publiques commencent à intégrer les enjeux climatiques dans les choix de développement urbain. Si l’initiative réussit, elle pourrait non seulement stimuler le secteur de la mobilité verte, mais aussi favoriser la création d’emplois dans les domaines de la mécanique, de l’électronique et de la gestion des réseaux énergétiques.

Au-delà de l’aspect économique, il s’agit aussi d’un signal fort : les investisseurs africains ne se contentent plus d’attendre les solutions venues d’ailleurs. Ils prennent l’initiative de bâtir des projets à fort impact social et environnemental. Le soutien de Naguib Sawiris envoie un message clair sur la confiance accordée à l’innovation issue du continent.

Ainsi, le Maroc pourrait bien devenir le théâtre d’un tournant majeur dans la façon de penser la mobilité quotidienne. Si les infrastructures suivent, et si l’engagement politique se renforce, cette initiative pourrait transformer en profondeur le visage des transports urbains dans toute la région.

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