Le secteur touristique marocain fait face à une évolution importante. Alors que l’immobilier se trouve au cœur de nombreux enjeux économiques du pays, le tourisme continue de jouer un rôle fondamental dans son développement. Cependant, la croissance rapide de l’hébergement informel, notamment via des plateformes comme Airbnb et les riads, soulève des questions de régulation. Ce marché non déclaré, bien qu’il ait facilité l’accès à l’hébergement pour les touristes, génère également des disparités fiscales et réglementaires entre les différents acteurs du secteur.
Une réforme imminente pour encadrer l’hébergement touristique
Le gouvernement marocain a décidé de prendre des mesures pour formaliser ce secteur en pleine expansion. L’objectif est d’intégrer les locations informelles dans le cadre juridique existant tout en renforçant les contrôles. Cette initiative, portée par la ministre du Tourisme, vient compléter la loi 80-14. Elle met en place des règles pour mieux encadrer les maisons d’hôtes, les riads et autres types de logements proposés à travers des plateformes de location comme Airbnb. La régularisation de ces logements permettra d’améliorer la transparence et d’harmoniser les conditions d’exploitation entre les hôteliers classiques et les propriétaires de logements temporaires. Les propriétaires devront se conformer à des normes strictes, notamment en matière de fiscalité et de sécurité.
Un secteur en pleine mutation pour soutenir l’économie
Les experts estiment que la mise en œuvre de cette réforme pourrait entraîner une hausse significative de la capacité d’hébergement du pays. Avec une prévision de croissance de 10 % des nuitées annuelles d’ici 2027, cette régulation pourrait aussi offrir un nouveau souffle à l’économie marocaine. En effet, la formalisation de l’hébergement permettrait non seulement de mieux collecter les recettes fiscales, mais aussi d’améliorer la compétitivité du secteur. Les visiteurs pourraient bénéficier d’une meilleure qualité de service, grâce à un nouveau système de classement des établissements, incluant des visites surprises pour garantir des normes élevées de qualité.
De plus, avec près de 80 000 lits informels non déclarés, le Maroc peut capitaliser sur cette vaste capacité d’accueil non encore exploitée. La régularisation de ces logements pourrait non seulement améliorer l’efficacité du marché immobilier mais aussi offrir aux touristes une expérience plus sécurisée et standardisée. Un tel changement pourrait également répondre à un besoin croissant de la part des voyageurs qui recherchent une offre diversifiée et accessible à travers tout le pays.
Une opportunité pour la mise en place d’un marché équitable
Au-delà de l’aspect économique, cette réforme pourrait également jouer un rôle clé dans l’équilibre entre les différents acteurs du secteur touristique marocain. Les propriétaires de logements non déclarés, qui échappaient à la fiscalité, seront désormais soumis aux mêmes obligations que les hôteliers traditionnels. Cela contribuera à créer un environnement concurrentiel plus sain et transparent, où chacun pourra prospérer tout en respectant les règles du marché.
Les autorités marocaines semblent avoir compris l’importance de réguler un secteur qui, bien que largement informel, reste crucial pour le dynamisme économique du pays. Avec cette réforme, le Maroc ambitionne de mieux exploiter le potentiel de son marché touristique tout en garantissant des standards de qualité pour les voyageurs. La régularisation des locations Airbnb et des riads s’inscrit ainsi comme un levier stratégique pour renforcer la compétitivité du pays sur la scène touristique mondiale.



