Mali : l'Algérie propose une nouvelle médiation, va-t-elle aboutir ?

Depuis 2015, un accord de paix avait été établi à Alger entre le gouvernement malien et plusieurs groupes armés du nord, avec la facilitation de l’Algérie. Ce cadre visait à réduire les tensions dans certaines zones du Mali et à promouvoir un dialogue entre les différentes parties concernées. En 2024, les autorités maliennes ont mis fin à leur participation à cet accord, estimant qu’il ne répondait plus aux réalités du moment. Les relations entre les deux pays se sont ensuite détériorées, notamment après la destruction, le 31 mars 2025, d’un drone malien par les forces algériennes près de la localité de Tin Zaouatine. L’Algérie a évoqué une intrusion sur son territoire, tandis que le Mali a réagi en qualifiant l’acte d’agression. Depuis cette décision, le rôle de l’Algérie en tant que facilitateur est resté en suspens. Une éventuelle reprise de cette médiation dépend désormais d’une démarche formelle de la part de Bamako selon le président algérien.

Une médiation suspendue en attente d’un signal clair

L’Algérie affiche toujours sa volonté d’intervenir à nouveau pour favoriser la paix au Mali, mais sous condition que les autorités maliennes en formalisent la demande. Le président Abdelmadjid Tebboune a fait savoir que son pays est prêt à s’impliquer si Bamako souhaite relancer le dialogue. C’est ce qu’il a déclaré lors de son allocution devant la presse nationale ce vendredi 18 juillet 2025. Cette posture traduit une forme de respect de la souveraineté malienne, tout en fixant un cadre précis pour une reprise des discussions. En l’absence de cette démarche officielle, la médiation algérienne demeure en suspens.

La présence de mercenaires, un point de rupture pour Alger

Un des principaux freins à un apaisement réside dans la présence croissante de groupes armés étrangers, notamment des mercenaires russes, opérant à proximité des lignes frontalières algériennes. Cette situation inquiète fortement Alger, qui refuse que de tels acteurs non étatiques menacent sa sécurité frontalière. Cette question complique la reprise du dialogue, en dressant un obstacle difficile à contourner pour les négociations.

Cette dynamique montre à quel point les conflits locaux peuvent être influencés par des acteurs extérieurs, aggravant ainsi la complexité des enjeux. L’Algérie estime que toute solution durable doit impérativement prendre en compte cette dimension sécuritaire.

Vers une reprise des échanges ?

L’initiative algérienne ouvre la voie à une possible reprise des échanges, mais celle-ci dépendra d’un accord de principe entre les deux capitales. Les autorités maliennes, engagées dans une dynamique de souveraineté, disposent de plusieurs leviers pour construire une approche adaptée à leurs priorités. Si elles choisissent de solliciter officiellement l’Algérie, cela pourrait permettre d’explorer de nouvelles pistes de règlement dans un cadre régional connu.

Mais d’autres options existent également. Le Mali peut poursuivre ses propres canaux de discussion avec les groupes du nord, ou solliciter d’autres formes d’accompagnement régional. La proposition algérienne, bien qu’importante, ne ferme pas la porte à d’autres formats de dialogue. L’évolution de la situation dépendra donc des décisions prises par les dirigeants et de la capacité des parties à trouver un terrain d’entente.

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