En 2024, l’industrie automobile continue de jouer un rôle moteur dans l’économie extérieure du Maroc, confirmant son statut de premier secteur exportateur pour la deuxième année consécutive. Avec une progression de 6,3% en glissement annuel, le chiffre d’affaires à l’export du secteur atteint 157,6 milliards de dirhams (MMDH), selon les dernières données publiées par l’Office des Changes.
Construction et câblage : les piliers de la performance automobile
La dynamique de l’automobile repose essentiellement sur deux sous-secteurs stratégiques : l’écosystème Construction et l’écosystème Câblage, qui enregistrent chacun une progression de +3,3 MMDH. Ces segments profitent notamment de l’ancrage de grandes plateformes industrielles, de la montée en puissance de la production de véhicules électriques, et de la diversification des marchés de destination, en particulier vers l’Europe et l’Afrique subsaharienne.
L’écosystème Construction, structuré autour de groupes internationaux implantés dans des zones franches industrielles comme Tanger Med ou Kenitra, bénéficie également d’une chaîne logistique intégrée et d’un savoir-faire local consolidé.
Le secteur aéronautique en plein essor
En parallèle, le secteur aéronautique marocain affiche une croissance notable de ses exportations, en hausse de 14,9% sur l’année. Cette performance est tirée en particulier par l’écosystème Assemblage, dont les ventes progressent de 23,6%. Ce dynamisme s’inscrit dans le cadre d’une relance post-pandémie du trafic aérien mondial et du renforcement des capacités locales en matière de pièces et de composants pour les avions civils.
Les grands groupes de l’aéronautique implantés au Maroc, notamment à Casablanca et Nouaceur, continuent de faire du royaume un pôle régional de sous-traitance compétitive.
Textile et cuir : des résultats contrastés
Le secteur du textile et cuir, traditionnellement parmi les piliers de l’exportation marocaine, enregistre un léger recul de 0,5%, avec 45,9 MMDH d’exportations. Ce fléchissement s’explique par des baisses au niveau des chaussures et des textiles techniques. Néanmoins, des niches résistent : les articles de bonneterie et les vêtements confectionnés affichent une progression, soutenus par une demande européenne stable et un positionnement concurrentiel sur les produits à forte valeur ajoutée.
Phosphates : reprise marquée après le repli de 2023
Classé deuxième secteur exportateur du pays, celui des phosphates et dérivés renoue avec la croissance après une année 2023 marquée par une chute de 33,6%. En 2024, ses exportations atteignent 87,1 MMDH, en hausse de 13,5%. L’ensemble des produits connaît une reprise : les engrais naturels et chimiques progressent de 14,4%, suivis par l’acide phosphorique (+11,5%) et les phosphates bruts (+10,6%).
Cette performance est liée à une amélioration des cours sur les marchés mondiaux, notamment en Asie et en Amérique latine, et à une adaptation continue de l’offre nationale aux exigences environnementales.
Stabilité dans l’électronique et reprise dans l’agroalimentaire
Les exportations du secteur électronique et électricité demeurent stables sur l’année, confirmant leur maturité et leur résilience. De leur côté, les produits de l’agriculture, sylviculture et chasse contribuent à la relance du secteur agroalimentaire, qui retrouve des couleurs avec 87 MMDH de ventes à l’export, dopées par une croissance de 9,1% des produits agricoles.
Le retour de la croissance dans ce secteur traduit une meilleure régularité des précipitations et un redressement progressif de la filière après les sécheresses répétées des années précédentes.
Une diversification stratégique des moteurs de croissance
Les données de l’Office des Changes confirment une tendance de fond : la diversification progressive de l’économie marocaine à l’export. Si l’automobile reste en tête, les performances du secteur aéronautique, la résilience de l’agroalimentaire, et le rebond des phosphates illustrent une dynamique plurielle qui renforce la compétitivité du pays.


