Le Togo se positionne de plus en plus comme un acteur central du commerce maritime en Afrique de l’Ouest. Au cœur de cette dynamique, le port autonome de Lomé attire l’attention de partenaires internationaux, notamment des États-Unis, qui y voient une plateforme logistique stratégique pour renforcer leur présence économique sur le continent africain.
Un port à la croisée des ambitions
Classé quatrième port à conteneurs le plus actif du continent africain, le port de Lomé s’impose grâce à son accès en eau profonde, à ses infrastructures modernes et à son positionnement géographique avantageux. Situé au centre du golfe de Guinée, il constitue un point d’entrée naturel vers les marchés de la CEDEAO, tout en bénéficiant d’un environnement politique relativement stable et d’une zone logistique franche attractive.
Ce potentiel n’a pas échappé aux autorités américaines. Le dimanche 21 juillet, Joann Lockard Michaels, Chargée d’Affaires de l’ambassade des États-Unis à Lomé, a conduit une visite du terminal à conteneurs en compagnie de plusieurs acteurs portuaires. Objectif : identifier des opportunités d’investissement adaptées au secteur privé américain et renforcer les synergies commerciales entre les deux pays.
Une infrastructure en plein essor
Doté d’équipements de pointe, le port de Lomé se distingue également par sa capacité à accueillir des navires de grande taille, ce qui en fait une alternative compétitive aux autres hubs régionaux. Les efforts soutenus pour moderniser les installations et fluidifier la logistique ont permis au port de s’imposer non seulement à l’échelle régionale, mais aussi mondiale. En 2024, il a gagné une place dans le classement des 100 ports à conteneurs les plus actifs au monde, se hissant au 93e rang.
Pour les États-Unis, ce développement représente une opportunité d’inscrire leur stratégie africaine dans une dynamique concrète. L’ambassade appelle d’ailleurs les entreprises américaines intéressées à se rapprocher de ses services pour bénéficier d’un accompagnement ciblé et d’un accès facilité à des débouchés locaux.
Une pièce maîtresse pour les échanges transatlantiques
Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large visant à renforcer les relations économiques entre les États-Unis et l’Afrique de l’Ouest. Alors que Washington cherche à rééquilibrer ses échanges sur le continent face à la montée en puissance d’autres partenaires comme la Chine ou la Turquie, le port de Lomé apparaît comme une tête de pont stratégique.
La montée en puissance du port togolais illustre également un changement de paradigme : les infrastructures africaines ne sont plus seulement perçues comme des maillons faibles à renforcer, mais comme des leviers de croissance pour des économies extérieures en quête de diversification commerciale. Dans ce contexte, Lomé se positionne à la fois comme un vecteur de développement pour le Togo et comme une passerelle vers un marché régional de plus de 400 millions d’habitants.
Le port de Lomé, autrefois discret sur l’échiquier international, s’impose désormais comme un atout logistique que les puissances économiques ne peuvent plus ignorer.



