Le bref mais intense affrontement entre l’Iran et Israël en juin 2025 a provoqué une onde de choc bien au-delà des frontières des deux pays. En douze jours, les forces israéliennes ont pilonné plus d’un millier de cibles sur le territoire iranien, parmi lesquelles figuraient des installations nucléaires sensibles, des sites militaires stratégiques et plusieurs centres névralgiques d’infrastructure. La réplique iranienne, appuyée par des salves de missiles et des drones, a visé plusieurs villes israéliennes et causé d’importants dégâts, malgré la performance des systèmes de défense. Ce bras de fer, mené à très haute intensité, a renforcé le climat de tension dans toute la région, mais surtout, il a laissé place à un nouveau type de menace plus silencieuse, mais tout aussi préoccupante : celle qui vise le cœur du commerce mondial de l’énergie.
Mines et détroit : un piège flottant
Selon les informations obtenues par Reuters auprès de sources américaines, l’Iran aurait entrepris de charger certaines de ses unités navales avec des mines marines. L’objectif ne serait pas de frapper immédiatement, mais de semer une menace persistante autour du détroit d’Ormuz, un passage maritime crucial par lequel circule une large part du pétrole exporté par les pays du Golfe. Si ces engins explosifs venaient à être dispersés, le simple soupçon de leur présence suffirait à dissuader les navires-citernes d’emprunter cette route. Le détroit, étroit et difficile à sécuriser, deviendrait une zone à haut risque, où le moindre incident pourrait paralyser les flux énergétiques vers l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord. En s’attaquant à cette artère vitale, l’Iran ne vise pas seulement ses adversaires directs, mais menace la stabilité économique de nombreuses nations.
Une stratégie de pression globale
En brandissant cette menace maritime, l’Iran ne cherche pas uniquement à riposter aux frappes israéliennes. Il adopte une stratégie de pression indirecte, en rendant incertaine une région où la prévisibilité est cruciale. Il s’agit d’une forme de guerre psychologique et économique, qui utilise la peur du chaos pour peser sur les décisions des grandes puissances. Le calcul est simple : bloquer Ormuz, ou simplement le rendre impraticable, c’est exposer les marchés à une flambée des prix et contraindre les États-Unis et leurs alliés à se repositionner militairement. Cette tactique, moins spectaculaire que les missiles mais redoutablement efficace, montre que la guerre ne se joue plus seulement sur le champ de bataille, mais aussi dans les couloirs invisibles du commerce international.
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