Dans un monde marqué par l’escalade des tensions géopolitiques, les relations diplomatiques officielles se dégradent souvent jusqu’à la rupture. C’est notamment le cas, pour la France, avec l’Algérie et la Russie. Si les raisons sont différentes, la finalité est la même. Du moins, de façade.
En effet, derrière la politique affichée publiquement, voire les sanctions prises, Paris (et probablement les autres nations qui font de même) tente de continuer à travailler avec les pays concernés. En d’autres termes, les canaux diplomatiques ne sont jamais vraiment refermés. C’est en substance, ce qu’admet le directeur français de la DGSE, les services secrets de la nation, à l’occasion d’un entretien accordé à LCI.
La priorité absolue de la lutte antiterroriste
Tous les sujets ne sont toutefois pas abordés entre les pays concernés par ces tensions. Souvent, ce ne sont que les thématiques en lien avec la sécurité nationale qui sont évoquées. Ainsi, la menace djihadiste constitue le dénominateur commun qui justifie cette coopération continue, même avec des nations considérées comme adversaires.
Cette collaboration opérationnelle répond à un impératif sécuritaire qui dépasse les considérations géopolitiques traditionnelles. Les attentats terroristes ne connaissant pas de frontières, les services de renseignement maintiennent des échanges d’informations vitaux pour prévenir ces menaces communes. L’objectif final est, tout naturellement, d’éviter le moindre drame humain, même si cela nécessite beaucoup de temps et d’investissement.
Une diplomatie pragmatique face aux défis contemporains
Cette approche pragmatique s’étend également aux relations avec tous les pays concernés par ces tensions, Russie comme Algérie. Bien que la densité des communications ait diminué, le partage d’informations sur les menaces terroristes mutuelles se poursuit. Une situation qui démontre que malgré de vives tensions politiques et diplomatiques, tous les canaux opérationnels essentiels n’ont pas été refermés.
Une main tendue, d’un côté comme de l’autre, qui laisse d’ailleurs espérer une reprise de contacts formels dès que les conditions escomptées le permettront, entre la France, l’Algérie et la Russie (quand bien même, avec Moscou, la reprise est conditionnée à une fin de guerre).




« les canaux diplomatiques ne sont jamais vraiment refermés »
C’est la base de la diplomatie.
Un pays qui n’a pas de relation diplomatique avec un autre passe par un autre canal. La Suisse, par exemple, sert très souvent de relais.
Mais parfois les contacts sont simplement tenus cachés