Sécurité en Afrique de l'ouest : la France ne se sent plus concernée

La France a mis un terme à des décennies de présence militaire active en Afrique de l’Ouest, actant un profond virage stratégique dans sa politique africaine. Ce retrait, entamé progressivement depuis 2022, s’inscrit dans un contexte de recomposition géopolitique marqué par une série de coups d’État militaires et une montée du sentiment anti-français dans plusieurs pays du Sahel.

Un retrait officialisé et assumé

Le point final a été posé avec la remise par Paris de sa dernière grande base militaire dans la région sahélienne, mettant fin à une présence entamée il y a plus de dix ans. Ce changement a été confirmé par Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué aux Affaires francophones et aux Partenariats internationaux, lors d’un point de presse téléphonique depuis l’Afrique du Sud, à l’occasion des discussions du G20 sur le développement.

Répondant à une question de Reuters, le ministre a déclaré : « Je suis désolé de le dire, mais cela ne nous concerne plus », rapporte Africa Business Insider. Il a ajouté qu’il était regrettable de constater les différences entre la situation actuelle et celle d’avant le retrait français, tout en soulignant que son pays explore désormais « d’autres moyens de maintenir des liens qui ne sont pas nécessairement militaires ».

Des relations bilatérales profondément révisées

Entre 2022 et 2024, les forces françaises ont été progressivement retirées du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays ayant connu des transitions militaires. Ces retraits ont été précédés ou suivis par la dénonciation des accords de coopération sécuritaire existants.

En novembre 2024, le Tchad, jusque-là considéré comme un partenaire clé de Paris dans la région, a mis fin à son propre accord sécuritaire avec la France, poursuivant cette tendance à la réévaluation des partenariats bilatéraux.

Une région toujours confrontée à de lourds défis sécuritaires

Malgré le désengagement militaire de la France, la région du Sahel continue de faire face à une insécurité chronique. Les violences perpétrées par des groupes armés non étatiques se poursuivent, notamment dans les zones frontalières, aggravant une crise humanitaire déjà préoccupante. Des millions de personnes ont été déplacées au fil des ans, et les récentes attaques figurent parmi les plus meurtrières enregistrées dans la région.

La situation actuelle pose des défis majeurs aux États concernés, confrontés à la fois à l’extension de la menace djihadiste vers le sud et à la nécessité de restaurer la stabilité politique dans un climat de méfiance à l’égard des acteurs extérieurs.

Vers une nouvelle ère de coopération

La France ne se retire pas totalement du continent africain, mais reconfigure son approche. Le ministre Mohamed-Soilihi a souligné que des formes de collaboration sont envisageables avec les pays qui le souhaitent, sans nécessairement inclure une dimension militaire. Cette nouvelle orientation mise sur des partenariats économiques, culturels et éducatifs, à l’image des stratégies adoptées par d’autres puissances comme les États-Unis ou la Chine.

4 réflexions au sujet de “Sécurité en Afrique de l'ouest : la France ne se sent plus concernée”

    • Arrêtez votre propagande, vous soutenez des groupes terroristes et vous proposez votre aide sécuritaire dans le but de pillier les richesses des pays africains ( or, diamand, uranium et la liste est longue).

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      • Ah bon!
        ce n’est plus l’Algérie qui soutient les Terros ?
        C’est pourtant ce qu’a affirmé le président putschiste malien GoÏta.

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  1. Tant mieux. Du balai.
    Il faut dénoncer également les accords de défense, en fait des engagements à protéger des régimes illégitimes comme au Togo, en CI, au Gabon, au Congo ou à Djibouti. Le compte n’y est pas encore.

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