Sénégal : La Ligue de Football Professionnel a un nouveau président

La Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (LSFP) tourne une nouvelle page de son histoire. Après Saër Seck, Louis Lamotte et Djibril Wade, c’est désormais Babacar Ndiaye qui prend les commandes. Cette quatrième présidence intervient à un moment critique, alors que le football professionnel local cherche à se réorganiser, entre exigence de compétitivité, transformation structurelle et quête d’équilibre économique.

Le nouveau président hérite d’un chantier à la fois complexe et urgent : repenser le format des compétitions, renforcer la gestion des clubs, attirer davantage de spectateurs et partenaires, tout en stabilisant une ligue qui peine encore à imposer un modèle de gestion homogène. Autant de défis qui demandent moins des promesses spectaculaires que de la constance, de l’écoute et une vision durable.

Une victoire à l’arraché dans une élection très disputée

L’élection qui a porté Babacar Ndiaye à la tête de la LSFP a été marquée par un affrontement serré avec Abdoulaye Saydou Sow, homme politique expérimenté et figure influente du sport à Kaffrine. Le scrutin, tenu au stade Léopold Sédar Senghor, a tranché : 43 voix pour Ndiaye contre 37 pour son concurrent. Un résultat qui reflète un paysage footballistique encore divisé, mais aussi le poids croissant des dirigeants de clubs actifs sur le terrain.

Issu du Teungueth FC, club qu’il dirige avec succès depuis plusieurs années, Babacar Ndiaye incarne une génération de dirigeants qui ont fait leurs preuves loin des couloirs ministériels. Face à lui, Abdoulaye Saydou Sow apportait un CV administratif impressionnant, ancien ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique entre 2020 et 2024. Mais ce n’est pas l’ancienneté dans les sphères de l’État qui l’a emporté, c’est la proximité avec les réalités du football quotidien.

Un mandat de continuité assumée

Dès sa prise de parole, Babacar Ndiaye a donné le ton de ce que sera sa gouvernance : « Le football est une famille ». Ce choix de mot ne relève pas de la rhétorique. Il traduit une volonté d’unir des acteurs trop souvent fragmentés autour de querelles de personnes ou de sensibilités régionales. Le nouveau président entend préserver les fondations mises en place par ses prédécesseurs tout en consolidant ce qui peut l’être. Il ne s’agit pas de bouleverser les équilibres, mais d’ajuster progressivement pour faire monter en puissance l’ensemble de l’organisation.

Sa méthode s’appuie sur une stratégie d’écoute, une gestion collégiale et des priorités précises : renforcer la formation des dirigeants de clubs, améliorer la visibilité des championnats, et créer les conditions d’une professionnalisation effective. Loin des effets d’annonce, il préfère une approche par étapes, en s’appuyant sur son expérience au sein d’un club qui a su concilier stabilité administrative et ambition sportive.

Babacar Ndiaye n’aura pas d’état de grâce. Mais il bénéficie d’un capital confiance précieux, et d’une légitimité forgée par la pratique. La balle est désormais dans son camp.

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