Sénégal : Le choc Siteu - Balla Gaye n'aura pas lieu

L’affiche tant attendue entre Siteu et Balla Gaye 2 ne se tiendra pas. Prévu initialement pour le 20 juillet, ce combat d’envergure est définitivement annulé à la suite d’une suspension de deux ans infligée à Siteu pour avoir éludé un contrôle antidopage. L’Organisation nationale antidopage du Sénégal (ONADS), en charge du suivi des règles en matière de dopage, a tranché sans appel, sans accorder la moindre dérogation ou moratoire à l’athlète concerné. Le CNG, pris de court, s’est retrouvé dans une impasse juridique.

L’absence volontaire de Siteu au contrôle antidopage lors de son dernier duel contre Modou Lô a scellé son sort. Le Comité national de gestion de la lutte, dirigé par Malick Ngom, a multiplié les tentatives pour préserver l’événement, sans succès. Bien que l’ONADS soit indépendante et que le CNG ne dispose d’aucun levier direct sur ses décisions, un effort a été fait pour saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) en espérant suspendre provisoirement la sanction. Mais le compte à rebours n’aura pas suffi à faire bouger les lignes.

Une bataille administrative perdue d’avance

Alors que la machine promotionnelle était déjà en marche, avec un face-à-face programmé le 13 juin et des camps d’entraînement intensifs organisés sur deux continents, la rupture est brutale. Tandis que Balla Gaye peaufinait sa forme à l’Institut national du sport à Paris, Siteu se préparait de son côté aux États-Unis, donnant à ce combat des allures de blockbuster international. Ce choc des titans, alliant rivalité sportive et enjeu économique, promettait une affluence record à l’Arène nationale, ainsi qu’un fort impact médiatique sur la lutte sénégalaise.

L’annulation remet également en question l’organisation autour du promoteur Baye Ndiaye (Albourakh Events), qui avait misé gros sur cette confrontation pour relancer le spectacle. Le CNG, conscient de l’importance du combat pour la survie économique du sport, avait publiquement affirmé son engagement à sauver l’événement. Mais face à une ONADS intransigeante, la manœuvre s’est révélée vaine.

Un coup dur pour l’image de la lutte sénégalaise

Au-delà de l’annulation d’un combat, c’est la crédibilité de l’arène qui est en jeu. Cette affaire soulève des interrogations sur la gestion des protocoles de dopage dans la lutte sénégalaise, longtemps critiquée pour son flou règlementaire. L’absence de coordination entre les différents organes, l’isolement du CNG face à l’ONADS, et le recours tardif aux juridictions sportives internationales ont mis en lumière des failles structurelles.

Le cas Siteu pourrait désormais faire jurisprudence, incitant les autorités sportives à revoir la gouvernance du contrôle antidopage et les responsabilités partagées entre fédérations, promoteurs et agences indépendantes. Pendant ce temps, les fans devront se résoudre à l’évidence : l’affiche rêvée ne verra pas le jour, et le duel tant espéré entre la foudre de Lansar et le lion de Guédiawaye restera à jamais un fantasme inachevé.

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