Depuis près de deux décennies, l’équipe nationale sénégalaise de rugby à XV multiplie les tentatives sans parvenir à franchir la porte de la Coupe du monde. Présente dans les tours de qualification depuis 2005, elle n’a jamais réussi à décrocher le ticket tant convoité pour les phases finales. Une frustration partagée autant par les joueurs que par les amateurs du ballon ovale, dans un pays où le rugby peine à exister face à l’écrasante domination du football. Pourtant, à chaque cycle, l’espoir renaît, porté par une génération nouvelle et des progrès visibles sur le plan physique et technique.
Cette année encore, l’objectif est clair : se hisser parmi les meilleurs du continent à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui débute ce mardi 8 juillet à Kampala, en Ouganda. Le Sénégal y fera face à sept autres sélections, dont certaines très expérimentées comme la Namibie ou le Zimbabwe, champion en titre. La compétition s’annonce relevée, mais les Lions du rugby entendent bien déjouer les pronostics pour obtenir, enfin, leur place sur la scène mondiale.
Un quart de finale sous haute tension contre la Namibie
Les Sénégalais, arrivés à Kampala dimanche dernier, se préparent à affronter la Namibie en quart de finale. Un défi de taille face à une nation réputée pour la solidité de son rugby et sa présence régulière à la Coupe du monde. Ce match sera déterminant : une victoire ouvrirait la voie vers les demi-finales et rapprocherait les Lions d’un exploit historique. La formule du tournoi est sans détour : seul le vainqueur décrochera une qualification automatique pour l’édition 2027 en Australie, tandis que le finaliste devra passer par un tournoi de barrage, la Coupe des Nations.
Avant leur départ, les Lions du ballon ovale avaient effectué un stage de préparation en France, ponctué par un succès convaincant en match amical face à la Suisse (27-14). Ce résultat, encourageant, témoigne d’une progression dans le jeu sénégalais, avec une discipline accrue et une capacité à maintenir l’intensité sur 80 minutes. Reste à voir si ces acquis résisteront à la pression d’un match couperet contre un adversaire rompu à ce niveau de compétition.
Une génération à la croisée des chemins
Le rugby sénégalais est à un tournant. Si cette campagne se conclut une nouvelle fois sans qualification, le cycle engagé en 2018 devra être repensé en profondeur. À défaut de résultats au plus haut niveau, la fédération mise sur la continuité, en structurant davantage les filières de formation locales et en multipliant les partenariats avec des clubs européens. Mais pour que ces efforts portent leurs fruits, une performance forte à Kampala serait un signal bienvenu.
Le groupe actuel, composé de joueurs locaux et de binationaux évoluant en France, incarne cette tentative d’équilibre entre enracinement national et expérience internationale. La confrontation face à la Namibie servira de révélateur : les Lions ont désormais entre les mains une chance rare de briser un plafond de verre historique. S’ils parviennent à s’imposer, ce ne sera pas seulement une victoire sur le terrain, mais un pas symbolique vers une reconnaissance durable dans le paysage du rugby africain et mondial.


