À 24 ans, Nicolas Jackson vient d’écrire une page unique de l’histoire du football sénégalais. Ce dimanche soir à New York, l’attaquant de Chelsea est devenu le premier joueur sénégalais à remporter une finale de la Coupe du Monde des Clubs dans son nouveau format élargi. Une consécration d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans une compétition qui rassemble désormais 32 clubs et dont la structure rappelle celle d’un Mondial de nations. Le joueur formé au Casa Sports, passé par Villarreal puis Mirandés, a su s’imposer au sein d’un effectif aussi dense qu’ambitieux. Recruté par les Blues en 2023 pour 32 millions de livres sterling, il a depuis prolongé son contrat jusqu’en 2033, preuve de la confiance du club londonien en son potentiel.
Son parcours n’a rien d’une ascension éclair. Né à Banjul mais enraciné au Sénégal par sa mère, Jackson s’est formé au fil des saisons et des défis. Il a progressivement consolidé son statut à Chelsea à force de courses tranchantes, de phases de pressing efficaces et de buts décisifs. Même s’il n’a pas marqué lors de cette finale, sa contribution dans les matchs précédents et sa complémentarité avec Cole Palmer et João Pedro ont joué un rôle important dans le triomphe de l’équipe anglaise. Le Sénégalais a d’ailleurs laissé éclater sa joie sur Instagram dans la foulée du coup de sifflet final, évoquant « un rêve devenu réalité ».
Une finale dominée de bout en bout
Face à un Paris Saint-Germain dépassé, Chelsea a maîtrisé son sujet dès les premières minutes. Cole Palmer, véritable métronome offensif de l’équipe, a assommé les Parisiens avec deux buts en moins d’une demi-heure. João Pedro a enfoncé le clou juste avant la mi-temps en lobant Donnarumma avec une précision chirurgicale. La tension a culminé en fin de match lorsque João Neves, dépassé par les évènements, a été expulsé pour une faute peu commune : il a tiré les cheveux de Cucurella après une altercation, déclenchant l’intervention du VAR.
Avec cette victoire, Chelsea repart non seulement avec le trophée, mais aussi avec un chèque estimé à plus de 100 millions de dollars, une récompense financière à la hauteur de l’investissement du club et de l’intensité du tournoi. Le PSG, quant à lui, encaisse une nouvelle désillusion, incapable de s’imposer sur la scène mondiale malgré un effectif riche et une ambition déclarée.
Une compétition aux allures de test planétaire
Cette édition 2025 marque un tournant dans la manière dont le football de clubs s’exporte au-delà des continents. Disputée aux États-Unis, dans douze stades à travers le pays, la compétition a vu s’affronter les meilleurs clubs des cinq continents, à l’image d’un Chelsea qui a dû battre Benfica, Flamengo et Al Ahly avant de retrouver Paris en finale. La formule, désormais calquée sur celle des Coupes du Monde classiques, propose des phases de groupe, suivies de matchs à élimination directe. Un total de 62 rencontres, 192 buts et une affluence globale dépassant les trois millions de spectateurs attestent du succès de ce nouveau format, malgré les critiques de certains entraîneurs européens.
Pour le Sénégal, cette victoire de Nicolas Jackson dépasse la simple ligne de palmarès. Elle confirme qu’un joueur issu des circuits locaux peut désormais s’imposer au plus haut niveau, non seulement en Europe, mais aussi sur la scène mondiale. Son exemple, qui mêle persévérance, discipline et capacité d’adaptation, pourrait inspirer une nouvelle génération de talents sénégalais. Alors que Jackson fête ce titre historique avec ses coéquipiers, c’est tout un pays qui célèbre, en filigrane, la montée en puissance de son football exporté.



