Sénégal : Plan de déminage en Casamance avec un soutien japonais

Au cœur de la stratégie présidentielle pour tourner définitivement la page du conflit en Casamance, une étape symbolique et opérationnelle va être franchie. Ce 24 juillet 2025, le Sénégal va réceptionner à Mbao des machines de déminage de dernière génération, marquant un jalon important dans la mise en œuvre du Plan Diomaye pour la Casamance, tel qu’annoncé par le chef de l’Etat. Cette initiative vise trois objectifs précis : sécuriser les zones anciennement minées, favoriser le retour des populations déplacées et relancer l’activité économique locale, notamment dans l’agriculture et le tourisme.

Un appui technique stratégique dans un contexte post-conflit

En présence du Premier ministre Ousmane Sonko et de l’ambassadeur du Japon, les nouvelles machines vont être officiellement remises au Centre national d’action anti-mines au Sénégal (CNAMS), réactivé avec une feuille de route claire et un pilotage direct de la Primature. Ce soutien logistique est le fruit de la coopération japonaise via l’initiative TICAD, qui accompagne les pays africains dans les processus de reconstruction humanitaire.

Le matériel, conçu pour opérer dans des zones difficiles, permettra de traiter en priorité 1,28 km² de terres contaminées, avec des interventions prévues dans des localités clés telles que Niaguis, Bignona et Kafountine. Ces zones, historiquement touchées par les affrontements entre groupes armés et forces étatiques, concentrent encore un nombre élevé de mines antipersonnel, rendant l’accès aux champs et infrastructures extrêmement risqué.

Une volonté politique affirmée pour pacifier le territoire

La présence du Premier ministre à la cérémonie de réception ne relève pas du protocole : Ousmane Sonko suit personnellement les dossiers liés à la réhabilitation de la Casamance, région d’où il est originaire. Il est également chargé de la coordination opérationnelle du plan présidentiel. Le message politique est clair : le désarmement territorial est une priorité de gouvernance, non un simple programme technique. En restaurant la sécurité physique du sol, l’État cherche à poser les bases d’un retour à la normalité pour les habitants et à restaurer la confiance dans les institutions.

Le déminage humanitaire est aussi un enjeu symbolique : il s’agit de lever les dernières barrières invisibles entre les populations et leur terre, souvent héritée ou abandonnée sous la menace. Chaque terrain neutralisé permet de rouvrir un sentier, de cultiver un champ, de reconstruire un village.

Relancer l’économie par la sécurité

La portée de cette opération dépasse la simple dépollution. Elle est directement liée aux ambitions du Plan Diomaye, qui prévoit la réactivation des circuits agricoles et commerciaux dans la région. L’accès sécurisé aux zones rurales permettra aux agriculteurs de reprendre leurs activités, aux enfants de retourner à l’école sans peur, et aux projets d’infrastructures de voir le jour.

Avec cette relance, le gouvernement cherche également à éviter le piège d’une paix uniquement déclarée, mais non consolidée. Le démarrage visible des travaux donne corps aux promesses faites aux habitants, notamment aux milliers de déplacés internes et d’ex-combattants en attente d’une réinsertion durable.

L’opération de Mbao ne sera donc pas un simple événement technique, mais le signal d’un engagement assumé : remettre la Casamance sur pied, en partant du sol.

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