Ukraine : Moscou réclame des pressions pour négocier

Alors que le conflit ukrainien entame sa quatrième année, Moscou réitère son souhait d’un retour à la table des négociations. Depuis 2022, les tentatives diplomatiques pour mettre fin à la guerre ont connu des hauts et des bas. Mais aujourd’hui, le Kremlin déplace le centre de gravité du débat : ce serait désormais à Kiev, selon lui, de faire le prochain pas.

Moscou pointe Kiev et sollicite Washington

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie restait disponible pour un troisième cycle de pourparlers avec l’Ukraine, tout en regrettant l’absence de réponse concrète à cette disposition. Dans le même souffle, il a appelé les autres acteurs impliqués à « exercer des pressions » sur les autorités ukrainiennes pour raviver le dialogue. Une manière pour Moscou de signifier que l’impulsion ne viendra pas de son camp, mais qu’elle pourrait être déclenchée par des médiateurs étrangers, notamment les États-Unis.

La mention explicite de Donald Trump et de son équipe illustre un glissement notable. En désignant l’ancien président américain comme figure centrale dans une médiation potentielle, la Russie semble vouloir miser sur un acteur qu’elle juge plus à même de débloquer une situation figée. Ce positionnement n’est pas anodin : il suggère une méfiance persistante envers les canaux diplomatiques européens, tout en anticipant un changement possible de leadership à Washington.

Une délégation ukrainienne en mutation

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a pour sa part indiqué que l’Ukraine ne manifestait plus aucun intérêt pour un troisième round de discussions. Pire, la délégation ukrainienne serait en cours de recomposition, signe selon lui d’un désengagement progressif du processus de négociation. Ce constat renforce l’idée d’un blocage politique à Kiev, que Moscou tente d’exploiter pour repositionner son image comme celle d’un acteur ouvert au dialogue.

Mais cette ouverture affichée par la Russie intervient dans un contexte où les précédents pourparlers se sont soldés par des impasses, des désaccords de fond et une recrudescence des combats. Le Kremlin, en invoquant une volonté intacte de discuter, cherche sans doute aussi à reprendre l’initiative sur le front diplomatique, à un moment où le terrain militaire ne lui offre pas les victoires escomptées.

Une fenêtre étroite pour la diplomatie

L’appel à l’influence extérieure sur l’Ukraine, doublé d’une mise en avant des États-Unis comme interlocuteur légitime, peut également être lu comme un test. Le Kremlin jauge la capacité des alliés de Kiev à infléchir sa position, tout en laissant planer l’idée que le statu quo pourrait être prolongé si rien ne bouge rapidement.

Ce positionnement crée un paradoxe : la Russie, initiatrice du conflit, tente désormais de s’ériger en championne de la solution négociée, tout en refusant d’assumer les compromis que cela suppose. L’Ukraine, de son côté, fragilisée par une guerre longue et coûteuse, doit jongler avec ses propres impératifs politiques et militaires avant d’envisager une reprise des discussions.

3 réflexions au sujet de “Ukraine : Moscou réclame des pressions pour négocier”

  1. Depuis que Trum pest là, les ukros n’ont jamais voulu négocier. C’est Trump qui les a obligé à aller à Istemps-Boule.

    Zelensky n’a aucun intérêt à négocier la paix.
    Négos -> paix -> élections -> défaite de zelensky -> perte du pouvoir -> EXIL à la Ceaușescu.

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  2. « tout en anticipant un changement possible de leadership à Washington »
    Euhhhh ! Trump est sur le départ ????

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