Deux compagnies nationales, l’algérienne Air Algérie et la marocaine Royal Air Maroc, multiplient les acquisitions d’appareils en 2025. L’enjeu est stratégique : consolider leur position régionale et capter une part croissante du trafic aérien vers l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
Deux stratégies de renforcement intensif
Air Algérie a franchi une étape notable cet été en intégrant 15 avions supplémentaires à sa flotte, dont 7 Boeing 737-800, 4 Bombardier Q400 et 4 Q200. Cette opération vise principalement à absorber la forte demande saisonnière, notamment pendant le Hajj et les vacances estivales. Elle s’inscrit dans une politique initiée dès 2022, lorsque le gouvernement avait validé l’acquisition de 15 appareils neufs pour ouvrir de nouvelles routes vers l’Afrique et l’Asie.
À moyen terme, la compagnie prévoit de porter sa flotte à 104 avions d’ici 2026, avec l’intégration de la filiale Domestic Airlines et la livraison programmée de 16 ATR 72-600. Un projet qui traduit l’ambition de moderniser le parc tout en développant le réseau intérieur.
Une expansion soutenue au Maroc
Royal Air Maroc, de son côté, affiche un rythme de croissance soutenu. Depuis le début de l’année, elle a réceptionné cinq nouveaux appareils, dont trois Boeing 787 Dreamliners et deux autres avions long-courriers, et attend un Boeing 737 MAX 8 supplémentaire avant la fin de l’été.
L’objectif fixé est clair : ajouter 20 avions supplémentaires d’ici fin 2026 pour atteindre environ 77 appareils. Mais la vision dépasse cet horizon. La compagnie travaille à un plan d’expansion qui pourrait quadrupler sa flotte à l’horizon 2030, en prévision notamment de la Coupe du Monde 2030 organisée conjointement par le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Les négociations en cours avec Boeing, Airbus et Embraer laissent envisager l’arrivée d’appareils variés, du Dreamliner à l’Airbus A220, en passant par les jets régionaux E2.
Rivalité régionale et enjeux de positionnement
Historiquement, les deux compagnies se disputent les flux aériens entre l’Afrique et l’Europe, avec des hubs respectifs à Alger et Casablanca. L’essor du trafic touristique, les besoins de la diaspora et l’ouverture de nouvelles liaisons africaines alimentent cette compétition.
Pour l’instant, Royal Air Maroc semble disposer d’un avantage sur le plan de la projection internationale, grâce à un plan de flotte aligné sur de grands événements et un maillage intercontinental plus dense. Air Algérie, en revanche, mise sur un renforcement rapide à court terme et sur l’intégration d’une offre intérieure élargie, ce qui pourrait lui offrir un avantage logistique sur le marché domestique et régional.
Perspectives et arbitrages futurs
Les deux compagnies s’appuient sur des soutiens étatiques et des programmes d’investissement ambitieux, mais devront composer avec la concurrence des transporteurs du Golfe et des compagnies low-cost européennes. L’efficacité des livraisons, la rentabilité des nouvelles routes et la fidélisation des passagers seront déterminantes pour prendre l’avantage.
Dans ce duel aérien maghrébin, les prochaines livraisons et l’ouverture de nouvelles lignes permettront de mesurer qui consolidera durablement sa position de leader.




106 avions pour Air Algérie d’ici l’année prochaine? Un doublement en un an?
Soit le stagiaire a fumé la moquette, soit Air Algérie entame une révolution sans précédent dans l’histoire de l’aviation civile… que même Air Algérie semble ignorer.
Le chiffre 106, vous l’avez choisi comment d’ailleurs?
tant mieux. cette concurrence profitera aux usagers….
oui c’est vrai