La République islamique d’Iran a officialisé la mise en place d’un nouveau Conseil de défense nationale, destiné à renforcer la coordination stratégique de ses forces armées. L’annonce intervient moins de six semaines après les douze jours de guerre avec Israël, marqués par une série d’échanges militaires d’une intensité inédite depuis des années.
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Une structure centrale pour piloter la défense
Approuvé par le Conseil suprême de sécurité nationale, ce nouvel organe vise à « renforcer les capacités des forces armées de manière centralisée », selon les médias iraniens. Il sera présidé par le président de la République islamique et réunira les hauts responsables militaires ainsi que les ministères concernés par la défense. Son mandat porte sur l’examen des plans de défense et le pilotage opérationnel des capacités militaires du pays.
Le choix de centraliser ces compétences reflète une volonté de rationaliser la réponse sécuritaire iranienne face aux menaces extérieures, tout en affirmant une posture d’autonomie stratégique. Aucune précision n’a pour l’heure été fournie sur le calendrier ou les premières missions de ce Conseil.
Une initiative dans le sillage d’un conflit régional
Cette annonce survient après la guerre de juin 2025 qui a opposé Téhéran à Tel-Aviv, avec le soutien opérationnel des États-Unis aux forces israéliennes. Ce conflit, déclenché le 13 juin par une offensive ciblée d’Israël contre plusieurs infrastructures iraniennes, a duré douze jours et causé plus de 1 000 morts côté iranien selon plusieurs sources. Du côté israélien, une trentaine de décès ont été recensés.
L’opération Marteau de Minuit, conduite en partie par les États-Unis, a également marqué cette escalade militaire. Plusieurs frappes américaines ont visé des sites nucléaires et militaires sensibles, notamment autour de Natanz et Fordo. Ce soutien explicite de Washington à Tel-Aviv a renforcé la perception, en Iran, d’une pression sécuritaire accrue nécessitant une réorganisation institutionnelle.
Une stratégie de résilience et de dissuasion
En décidant de créer ce Conseil de défense, l’Iran cherche à tirer les leçons de l’offensive israélienne, tout en projetant une image de stabilité intérieure. Ce geste s’inscrit dans une logique de renforcement de la dissuasion, alors que les tensions régionales restent vives et que les négociations sur le nucléaire iranien stagnent.
Pour Téhéran, il s’agit également de structurer une réponse institutionnelle durable aux risques de conflits hybrides ou conventionnels, en intégrant mieux les différents niveaux de commandement et les dimensions technologiques de la guerre moderne.
Les regards se tournent désormais vers la capacité de cette nouvelle instance à transformer ces ambitions en actes concrets. Sur fond de pressions internationales et de rivalités régionales persistantes, le Conseil de défense pourrait jouer un rôle central dans la refonte de la doctrine militaire iranienne.



