Armement : la France écartée par un allié pour la construction de futurs sous-marins

Le Canada a annoncé le 26 août l’exclusion du groupe français Naval Group de son ambitieux projet de renouvellement de flotte sous-marine. Ce choix marque un revers pour un constructeur de renom qui, fort d’un savoir-faire historique — des sous-marins de type Rubis aux récents Suffren de la classe Barracuda — s’est imposé depuis des décennies comme un acteur central de l’armement naval. Désormais, Ottawa privilégie deux autres partenaires étrangers pour la construction de douze sous-marins conventionnels destinés à entrer en service avant 2035.

Un précédent avec l’Australie et un nouvel échec au Canada

Le ministère canadien de la Défense a retenu deux finalistes : ThyssenKrupp Marine Systems, basé en Allemagne, et Hanwha Ocean, originaire de Corée du Sud. Ces industriels devraient proposer respectivement le Type 212CD et le KSS-III Batch 2, modèles adaptés aux exigences canadiennes. Le critère principal mis en avant est celui des délais de construction et de livraison, Ottawa cherchant à disposer rapidement de bâtiments performants.

Pour Naval Group, ce refus rappelle un épisode récent avec l’Australie. En 2016, l’entreprise française avait décroché un contrat estimé à 56 milliards d’euros pour la construction de douze sous-marins conventionnels inspirés de la classe Barracuda. Mais en 2021, Canberra avait annulé cet accord pour se tourner vers les États-Unis et le Royaume-Uni dans le cadre du pacte AUKUS, privilégiant des sous-marins à propulsion nucléaire. Cette rupture avait provoqué une crise diplomatique entre Paris et Canberra et donné lieu à une compensation de 555 millions d’euros.

Un programme stratégique pour Ottawa

Le Projet de sous-marins de patrouille canadiens vise à remplacer les unités de la classe Victoria, âgées et coûteuses à maintenir. Ces nouveaux bâtiments devront être capables d’évoluer sous la glace et de soutenir de longues missions dans l’Arctique, zone d’importance croissante pour Ottawa. La livraison de la première unité est prévue avant 2035, un calendrier serré qui a pesé dans la sélection.

Ce choix s’inscrit dans une tendance plus large de modernisation des forces navales canadiennes, alors que le contexte international est marqué par une intensification des rivalités maritimes et la guerre en Ukraine, qui a souligné l’importance du contrôle des mers et des capacités sous-marines. Des analystes estiment que cette décision pourrait également reconfigurer les partenariats industriels et militaires du Canada, en renforçant ses liens avec certains alliés au détriment d’autres.

La décision finale sur le modèle retenu devrait intervenir dans les prochaines années, avec la signature d’un contrat majeur qui redessinera la flotte sous-marine canadienne pour plusieurs décennies.

4 réflexions au sujet de “Armement : la France écartée par un allié pour la construction de futurs sous-marins”

  1. Sergueï
    tu ne dois pas être payé cher par le FSB pour nous débiter tes commentaires insipides sur commande.

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    • La question est : est-il aussi toxique que la PN ou agit-il sur commande ?
      Je n’ai jamais adhéré aux thèses complotistes. Mais à ce point-là, je commence à douter ! Et ça fait un peu peur !

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