Armement: pour l'OTAN miser sur des drones uniquement serait risqué

À partir des enseignements de la guerre en Ukraine, un expert britannique met en garde l’OTAN sur les limites des drones FPV et OWA. L’enjeu : renforcer la dissuasion sans remplacer les systèmes d’armes traditionnels.

Drones : efficacité limitée face aux forces conventionnelles

Justin Bronk, du Royal United Services Institute, rappelle que les drones légers, bien que nombreux et peu coûteux, ne peuvent rivaliser avec des forces interarmées organisées équipées de blindés, d’artillerie et de missiles de précision, selon une analyse publiée par RUSI. Selon lui, seule une fraction des drones ukrainiens atteint sa cible, et encore moins provoque des dégâts.

Les forces russes ont réussi à réduire l’impact des drones grâce à des défenses anti-UAS avancées, à des champs de mines et à des tirs d’artillerie ciblés. Ces résultats démontrent que la supériorité aérienne par drones ne suffit pas à déterminer l’issue d’un conflit majeur.

Enseignements de la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine a montré que les drones peuvent offrir un avantage tactique et améliorer la surveillance, mais ils ne remplacent pas les capacités classiques. L’Ukraine a pu ralentir certains mouvements russes, mais n’a jamais retrouvé l’initiative stratégique. Les Russes ont compensé les pertes grâce à des missiles de longue portée et des systèmes anti-UAS performants. Cette expérience montre l’importance d’un arsenal diversifié pour conserver une efficacité opérationnelle.

Importance des armes traditionnelles dans la dissuasion

Bronk recommande à l’OTAN de ne pas compter uniquement sur les drones pour renforcer la létalité et la dissuasion. Les missiles antichars, l’artillerie et les obus spécialisés restent essentiels pour neutraliser véhicules et infanterie. L’exemple ukrainien montre que l’efficacité réelle repose sur la combinaison de drones et de systèmes classiques, chaque catégorie d’armes jouant un rôle complémentaire.

L’analyse souligne que, pour contrer efficacement une agression potentielle, les forces occidentales doivent maintenir un équilibre entre innovation technologique et capacités éprouvées des armements conventionnels.

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