Bénin : Il promet libérer un détenu, empoche les millions et finit en prison

Un homme d’une cinquantaine d’années comparaît devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour des faits présumés de trafic d’influence. Il lui est reproché d’avoir perçu une somme de dix millions de francs CFA en échange d’une promesse de libération d’un détenu.

Selon Banouto, tout commence lorsque le parent d’un individu incarcéré dans une affaire de vente de faux médicaments cherche une solution pour le faire libérer. Ce parent sollicite alors un ami de longue date, présenté comme ayant des relations susceptibles de l’aider dans ce type de dossier. Ce dernier accepte de s’en charger contre une somme de 10 millions de FCFA, promettant d’user de ses « connexions » pour obtenir la remise en liberté.

Mais la promesse ne sera jamais tenue. Le détenu reste en prison et finit même condamné par la CRIET. Se sentant floué, le parent saisit la justice pour réclamer le remboursement des fonds versés. À la suite de cette plainte, le présumé intermédiaire est arrêté et placé sous mandat de dépôt.

Reconnaissance des faits devant la Cour

Lors de l’audience tenue le 29 juillet 2025, le prévenu, vêtu d’une tenue traditionnelle blanche surmontée du gilet des détenus, reconnaît les faits. Il explique avoir utilisé l’argent pour constituer une défense au bénéfice du détenu, notamment en prévoyant des honoraires d’avocat et une éventuelle caution. Il déclare avoir restitué 5,5 millions de FCFA après son interpellation et affirme être en train de prendre des dispositions pour rembourser le reste.

Le ministère public a requis une peine de 24 mois d’emprisonnement ferme et une amende de 2 millions de FCFA, estimant les faits établis. Le parquet demande à la Cour de reconnaître la culpabilité de l’accusé pour trafic d’influence. De leur côté, les avocats du prévenu ont plaidé la relaxe. Ils soutiennent que leur client n’a pas sollicité l’argent, mais a été approché dans un contexte particulier. Selon eux, les faits ne sauraient être interprétés comme un trafic d’influence caractérisé. La décision de la Cour est attendue pour le 14 octobre 2025.

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