Burkina Faso : les raisons derrière l’expulsion de la coordonnatrice de l’ONU

La décision d’expulser la représentante des Nations unies au Burkina Faso s’explique par un différend autour d’un rapport jugé partial par les autorités. Ce document sur les enfants touchés par le conflit armé a été perçu comme une remise en cause des forces nationales, un enjeu sensible dans un pays en lutte contre l’insécurité. Cette mesure s’inscrit dans une série de ruptures diplomatiques déjà amorcées par Ouagadougou.

Un rapport contesté sur la protection des enfants

La coordonnatrice de l’ONU, Carol Flore-Smereczniak, a été déclarée persona non grata à la mi-août 2025 après la publication d’un rapport intitulé « Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso ». Le gouvernement a dénoncé un texte élaboré sans concertation avec ses institutions, estimant qu’il confondait terroristes et forces de défense. Pour les autorités, ce manque de nuance revient à fragiliser l’image de l’armée nationale au moment où celle-ci mène des opérations majeures contre les groupes armés.

L’ONU a exprimé son regret et rappelé que ses agents bénéficient d’immunités prévues par les conventions internationales. Elle a toutefois assuré vouloir poursuivre son soutien humanitaire et ses programmes de développement dans le pays. Cette controverse illustre les tensions récurrentes entre le pouvoir burkinabè et certaines organisations internationales, un sujet régulièrement évoqué dans les analyses sur la gouvernance sécuritaire au Sahel.

Une continuité dans les ruptures diplomatiques

L’expulsion de la responsable onusienne n’est pas un fait isolé. En décembre 2022, la précédente coordonnatrice, Barbara Manzi, avait déjà été priée de quitter le territoire pour des désaccords similaires. Bien avant cela, Ouagadougou avait exigé le retrait des forces françaises de son sol, marquant une réorientation stratégique de sa coopération militaire. Ces décisions traduisent une volonté affirmée de reprendre la main sur les partenariats extérieurs et de privilégier une autonomie renforcée.

Ces choix diplomatiques s’inscrivent dans un climat de méfiance accru à l’égard des acteurs étrangers. Alors que la lutte contre les groupes armés reste prioritaire, le Burkina Faso revendique sa capacité à définir seul la manière de protéger sa population et de gérer ses relations internationales.

1 réflexion au sujet de « Burkina Faso : les raisons derrière l’expulsion de la coordonnatrice de l’ONU »

  1. est ce que la representante de l’ONU peut emettre un rapport pareil en europe ou amerique sans le risque d’etre poursuivie en justice?
    ces gens prennent l’afrique comme une terre de toute derive..

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