Cameroun : pourquoi Marc Brys s’en est pris à Hugo Ekitike

Le sélectionneur du Cameroun, Marc Brys, a récemment tenu des propos très critiques à l’égard de l’attaquant Hugo Ekitike, évoluant à Liverpool. Le technicien belge a justifié publiquement son choix de ne pas inclure le Franco-Camerounais dans sa sélection. Ces déclarations interviennent à l’approche des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et soulèvent la question de l’attachement des joueurs binationaux à leurs pays d’origine.

Un sélectionneur qui refuse le statut de « second choix »

Marc Brys n’a pas caché sa position : il ne souhaite pas intégrer dans son effectif un joueur qui considère l’équipe nationale comme une option de repli. Interrogé sur le cas d’Hugo Ekitike, il a souligné que le Cameroun ne devait pas apparaître comme un recours après l’échec de l’attaquant à intégrer l’équipe de France. Le sélectionneur a estimé que les Lions Indomptables doivent être portés par des joueurs motivés avant tout par l’envie de défendre les couleurs du pays, plutôt que par l’opportunité de disputer de grandes compétitions internationales.

Le technicien belge a insisté sur la nécessité d’un engagement sincère. Selon lui, « il ne suffit pas d’être talentueux, il faut aussi avoir le cœur tourné vers l’équipe ». Cette vision, qu’il a plusieurs fois rappelée, repose sur l’idée que le Cameroun dispose déjà de nombreux éléments capables de s’impliquer pleinement dans le projet collectif. Pour Brys, céder à la tentation d’appeler un joueur uniquement en raison de sa renommée pourrait fragiliser l’équilibre de son groupe.

Cet épisode illustre aussi un enjeu récurrent dans le football africain : la gestion des talents binationaux. Plusieurs sélections, comme le Sénégal ou l’Algérie, ont bâti une partie de leurs effectifs avec des joueurs formés en Europe. Le Cameroun, de son côté, se trouve confronté à la question du degré d’attachement des binationaux à la sélection, notamment lorsqu’ils ont déjà exprimé leur préférence pour un autre pays.

Le parcours d’un joueur entre France et Cameroun

Hugo Ekitike, né à Reims et formé au Stade de Reims, a rapidement été considéré comme un grand espoir du football français. Il a porté le maillot des équipes de jeunes de l’Hexagone, jusqu’en catégorie Espoirs, et son entourage a longtemps affiché l’ambition de le voir intégrer les Bleus. Son passage au Paris Saint-Germain, puis son transfert vers Liverpool, ont renforcé cette perspective d’une carrière internationale du côté français. Le joueur n’a jamais caché son rêve de rejoindre l’équipe nationale de France, allant jusqu’à repousser les approches initiales du Cameroun.

Cependant, malgré ses performances, Ekitike n’a pas réussi à s’imposer dans les plans de Didier Deschamps. Le sélectionneur français ne l’a pas convoqué, ce qui a ravivé les spéculations sur une éventuelle ouverture vers le Cameroun. C’est précisément ce que Marc Brys rejette. Pour le technicien, accepter un joueur uniquement après un refus ailleurs reviendrait à placer le Cameroun dans une position de second choix, une situation qu’il refuse fermement.

Ce rappel de parcours montre l’importance de la dimension symbolique dans le choix d’une sélection. Sur le plan réglementaire, la FIFA permet à un joueur binationaux n’ayant pas disputé de match officiel en équipe A de changer de fédération. Mais au-delà de la règle, se pose la question de l’attachement, de la loyauté sportive et de la cohérence dans le long terme. Brys a choisi de privilégier les joueurs qui n’ont pas hésité à s’engager, comme c’est le cas d’autres binationaux ayant rejoint les Lions Indomptables dès leurs débuts.

Ces propos s’inscrivent aussi dans une logique stratégique à moyen terme. En écartant Ekitike, le sélectionneur envoie un message clair : la priorité est donnée à ceux qui s’investissent pleinement dès le départ. Un point qui pourrait intéresser les observateurs du football africain, nombreux à suivre l’évolution des politiques de sélection et les conséquences sur la performance des équipes en Coupe d’Afrique des Nations et en Coupe du monde.

L’affaire met en lumière un débat qui traverse de nombreuses fédérations africaines : comment concilier l’apport des talents formés en Europe avec le respect de l’identité nationale et l’engagement sans réserve ? Le cas Ekitike illustre la complexité de ces choix, entre ambitions personnelles, opportunités sportives et attentes des sélections. Brys a tranché en faveur de la fidélité et de l’implication immédiate, laissant en suspens l’avenir international d’un joueur encore jeune, mais désormais clairement éloigné de la sélection camerounaise.

1 réflexion au sujet de « Cameroun : pourquoi Marc Brys s’en est pris à Hugo Ekitike »

  1. Ce gars est né en France, selon le droit du sol il est français. Si DD n’en veut pas, il ira jouer pour un pays qui n’est que celui des ses ancêtres !
    On a vu le cas inverse, Benzema qui en a rien à foutre de la France

    Le Belge a pas tort, en équipe nationale, on mouille le maillot pour la patrie. Le gars en a rien foutre puisqu’il ne la connait pas cette patrie

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