Au Maghreb, la question de l’accès à l’eau potable pousse de plus en plus de pays à investir dans le dessalement de l’eau de mer. Le Maroc a déjà inauguré plusieurs usines de grande capacité et l’Algérie multiplie les projets pour réduire la pression sur ses ressources hydriques. Dans ce contexte régional, la Mauritanie entend elle aussi franchir un cap.
Le pays, connu pour son potentiel éolien et solaire, souhaite transformer ses atouts naturels en solutions durables. Selon des informations rapportées par l’Agence Ecofin, le ministère mauritanien de l’Hydraulique a signé un protocole d’accord avec le groupe japonais Toyota Tsusho. L’objectif est de construire une usine de dessalement de l’eau de mer alimentée par les énergies renouvelables.
Le projet prévoit une capacité de production de 50 000 mètres cubes par jour. Avant d’entrer en phase de construction, Toyota Tsusho réalisera une étude de faisabilité. À terme, le financement devrait être assuré grâce à la mobilisation de bailleurs de fonds japonais et internationaux.
Pour Nouakchott, il s’agit d’un projet stratégique. La demande en eau potable augmente rapidement, notamment avec la croissance urbaine et les besoins des zones rurales. En s’appuyant sur le dessalement alimenté aux énergies vertes, le gouvernement espère non seulement sécuriser l’approvisionnement en eau, mais aussi réduire les émissions de CO₂.
Cette initiative illustre une volonté politique de placer le pays sur la voie du développement durable. Elle témoigne aussi d’un nouvel attrait industriel pour la Mauritanie, qui cherche à diversifier ses partenariats et à attirer des investissements dans des secteurs innovants. À plus long terme, si ce projet aboutissait, la Mauritanie pourrait rejoindre le Maroc et l’Algérie dans le cercle des pays maghrébins qui utilisent le dessalement comme levier de sécurité hydrique et de croissance économique.



