États-Unis : l’Amadea, yacht saisi à un oligarque russe, mis en vente

Le superyacht Amadea, estimé à 300 millions de dollars, va être mis aux enchères aux États-Unis. Saisi en 2022 à l’initiative des autorités américaines, ce navire de 106 mètres, équipé notamment d’un héliport, d’une piscine à débordement et d’un cinéma, est considéré comme un bien appartenant à Suleiman Kerimov, un oligarque russe visé par les sanctions de Washington.

L’Amadea avait été intercepté aux Fidji avant d’être transféré à San Diego, en Californie, où il est actuellement stationné. Sa mise en vente, encadrée par la société National Maritime Services, est ouverte jusqu’au 10 septembre. Les soumissionnaires doivent verser une caution minimale de dix millions de dollars pour participer à l’enchère.

Fin d’une bataille judiciaire de plus de deux ans

Pendant plus de deux ans, la propriété de l’Amadea a été l’objet de multiples revendications. Si Suleiman Kerimov n’a jamais confirmé être le propriétaire, les autorités américaines affirment avoir retracé des flux financiers et des documents prouvant son implication.

Un autre homme d’affaires russe, Edouard Khoudaïnatov, ancien dirigeant du géant pétrolier Rosneft, avait également affirmé être le détenteur du yacht. Mais la justice fédérale américaine a estimé en mars 2024 qu’il agissait comme un intermédiaire fictif pour masquer les avoirs de Kerimov. Son absence répétée devant les tribunaux, invoquant des problèmes de santé, a renforcé cette conviction, menant au rejet définitif de ses prétentions.

Une vente encadrée par la loi au profit de l’Ukraine

La mise aux enchères de l’Amadea est rendue possible par une loi votée en 2024 par le Congrès américain, autorisant la cession de biens saisis à des oligarques russes pour financer l’aide à l’Ukraine. Cette disposition s’inscrit dans la stratégie occidentale visant à utiliser les actifs gelés pour soutenir les pays affectés par le conflit russo-ukrainien.

Il ne s’agit pas d’un cas isolé : d’autres propriétés de luxe, appartenant à des proches du Kremlin, pourraient suivre le même chemin si la législation continue de s’appliquer dans ce sens. Le précédent créé par l’Amadea pourrait ainsi servir de référence pour des juridictions alliées souhaitant associer les sanctions économiques à des mécanismes de compensation active.

Un symbole de la guerre économique en toile de fond

Au-delà de sa valeur matérielle, l’Amadea est devenu un symbole de la guerre financière engagée contre certains réseaux d’influence russes. En traquant yachts, villas et jets privés à travers le monde, les pays occidentaux cherchent à affaiblir les leviers économiques des oligarques considérés comme proches du pouvoir russe.

1 réflexion au sujet de « États-Unis : l’Amadea, yacht saisi à un oligarque russe, mis en vente »

  1. Méthodes très discutables … des voleurs volent des voleurs, en toute illégalité. Quand je pense que je me prends une prune de 100 balles pour un excès de vitesse de moins de 10 km/h, j’ai la gerbe

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