Gaz au Maghreb : 3 milliards $ de pertes pour cette économie

Le torchage de gaz est un fléau environnemental et économique qui touche plusieurs pays producteurs de pétrole et de gaz. Dans la région du Maghreb, des pays comme la Libye et l’Égypte ont fait des progrès notables en réduisant leurs volumes de gaz brûlés, en vue d’optimiser leurs ressources. Par exemple, en 2024, la Libye a réussi à réduire son torchage de 8%, tandis que l’Égypte, depuis 2015, a diminué par trois ses volumes torchés, ce qui lui a permis de dégager des capacités supplémentaires pour ses exportations. Malheureusement, en Algérie, cette problématique reste persistante, et le pays enregistre chaque année des pertes considérables dues à cette pratique.

Une perte de 3,4 milliards de dollars chaque année

Selon les informations rapportées par Observalgérie, l’Algérie brûle chaque année pas moins de 8 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Cette quantité de gaz représente un manque à gagner direct de 3,4 milliards de dollars chaque année, un chiffre qui met en lumière l’ampleur des pertes économiques liées à cette pratique. En effet, ce gaz, qui est perdu dans l’atmosphère sous forme de torchage, pourrait être utilisé de manière bien plus productive pour stimuler le développement industriel du pays.

L’impact sur l’industrie nationale

Au-delà de la perte évidente de revenus provenant des exportations de gaz, le torchage représente un frein majeur pour l’industrialisation de l’Algérie. Le gaz brûlé chaque année aurait pu être utilisé pour alimenter des centrales électriques, des complexes pétrochimiques ou encore des usines d’engrais. En effet, la valorisation de cette ressource à l’échelle locale pourrait non seulement permettre de produire de l’énergie pour le pays, mais aussi générer des emplois et stimuler des secteurs industriels clés.

Ce manque à gagner est particulièrement inquiétant alors que l’Algérie, avec ses vastes ressources en hydrocarbures, pourrait se positionner comme un acteur régional majeur dans l’industrie énergétique et chimique. Cependant, le manque d’infrastructures adaptées, notamment des stations de compression, des unités de traitement et des infrastructures de captage du gaz, empêche l’exploitation optimale de ces ressources. Pour réduire de manière significative le torchage et limiter ses conséquences économiques et environnementales, l’Algérie devra investir massivement dans des infrastructures de traitement et de captage du gaz.

Ces technologies permettent non seulement de limiter la perte de gaz, mais aussi de valoriser cette ressource pour des fins industrielles ou énergétiques. Les progrès réalisés par des pays comme l’Égypte, qui ont su intégrer des solutions techniques pour limiter leur gaspillage de gaz, montrent qu’il est possible d’améliorer la gestion des ressources énergétiques, même dans un contexte difficile.

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