Le député et ancien ministre Thierno Alassane Sall met en cause la régularité d’un marché attribué à l’entreprise espagnole AEE Power EPC. Face à ses accusations de détournement et d’irrégularités financières, l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) défend la mise en œuvre du projet sur le terrain.
Des accusations ciblant la SONAC et ses partenaires
Thierno Alassane Sall affirme que « la dérogation évoquée est une invention récente », estimant que le contrat de la SONAC avec AEE Power EPC manque de base légale. Selon lui, malgré plusieurs correspondances de l’ARCOP adressées aux autorités, aucune autorisation écrite n’a été produite. L’ancien ministre dénonce également « une protection injustifiée » accordée à l’entreprise espagnole, au détriment des règles de transparence.
Il souligne par ailleurs le retard de 92 jours dans le règlement des primes, imputé selon lui à une avance de démarrage financée par les caisses publiques. Autre point sensible : la banque Santander, garante du financement, aurait exprimé ses « vives préoccupations » quant à la régularité du contrat et à l’usage des fonds.
Contexte utile : l’actuel député maintient sa position en dépit des réponses fournies par le ministère du Budget. Il avait partagé récemment des images de son déplacement en Espagne, où il s’était rendu à la banque Santander. Il refuse toutefois de répondre à l’invitation d’un débat télévisé lancé par le directeur Jean Michel.
L’ASER met en avant le terrain et les populations
Face à ces critiques, le directeur de l’ASER a choisi de répondre par des images de terrain. Sur sa page X, il a annoncé être « à Mangagourou Santo, dans la région de Sédhiou », pour superviser la mise en service de la localité dans le cadre du projet mené avec AEE Power EPC. Des photos diffusées montraient les échanges avec les habitants bénéficiaires, accompagnées d’une invitation à un direct en soirée pour présenter l’état d’avancement.
Ce contraste illustre la fracture entre, d’un côté, un discours politique axé sur les soupçons d’irrégularités, et de l’autre, une communication institutionnelle valorisant la concrétisation des infrastructures. La suite dépendra des suites judiciaires ou administratives que pourraient connaître les requêtes du député.
L’affaire continue d’alimenter le débat public autour de la gouvernance des marchés publics au Sénégal.



