Législatives 2026 au Bénin : Le seuil des 20 % continue de diviser la classe politique

À l’approche des élections législatives de 2026, une disposition du nouveau code électoral continue de cristalliser les craintes et les débats : la règle des 20% des suffrages valablement exprimés dans chaque circonscription pour participer au partage des sièges. Face aux inquiétudes de l’opposition et des observateurs, le président Patrice Talon a levé le voile sur sa vision de la solution en cas d’impasse, lors de sa récente rencontre avec la jeunesse béninoise. Une proposition qui soulève de nouvelles interrogations et qui ne rencontre pas le consentement du principal parti d’opposition. L’opposition pose une question avec insistance : que se passera-t-il si aucun des partis en lice n’atteint le seuil minimal de 20% ? L’opposition, notamment par la voix de Guy Mitokpè, secrétaire national à la communication du parti Les Démocrates, redoute un scénario de blocage institutionnel qui pourrait conduire à un parlement monocolore, ou pire. Pour le Président Talon, la situation est tout autre. Il défend la réforme électorale comme un moyen de « forcer les Béninois à travailler ensemble ». « Je veux laisser un héritage différent », a-t-il martelé. « Je veux vous forcer à travailler ensemble. Vous voulez faire la politique? Travaillez ensemble. C’est tout ». Selon lui, cette disposition est un garde-fou qui oblige les partis à s’unir, à former des coalitions pour survivre. Il a même affirmé que la survie de grands partis comme l’UPR, le BR et Les Démocrates dépend de ce code. « Si on touche à ça, les partis vont exploser », a-t-il prévenu, « vous vous divisez, vous êtes morts ». Toutefois, la solution qu’il propose pour surmonter le seuil des 20% est jugée « dure ». La loi prévoit en effet que les partis n’atteignant pas individuellement les 20% peuvent s’unir dans une coalition parlementaire déposée au préalable à la CENA. Si l’ensemble des partis de la coalition atteint un seuil de 10% au niveau national, alors le calcul des 20% peut se faire en additionnant leurs suffrages.

La Cour constitutionnelle, une solution de dernier ressort pour quel impact ?

C’est sur le scénario d’une impasse totale, c’est-à-dire si aucune coalition n’atteint le seuil, que le président Talon a apporté une réponse inédite. Selon lui, « l’impasse est impossible ». Sa solution est le recours à la Cour constitutionnelle, en tant que « juge du contentieux électoral ». La Cour, dans ce cas de figure non prévu par la loi, aurait la mission de « statuer et retirer les critères qui bloquent » afin de permettre la distribution des sièges et la mise en place du nouveau parlement. « Aucune loi ne peut tout prévoir », a-t-il argumenté, « tant que ce sont les lois votées par les hommes. Quelque chose peut arriver un jour qu’on n’a pas prévu. Et quand c’est le cas, il y a des instances qui peuvent décider pour dire que ce qui est arrivé n’était pas prévu, on décide de ce qu’il faut faire et ça devient jurisprudentiel ». Cette proposition, bien qu’elle se veuille rassurante, ne fait qu’alimenter le débat. Pour certains, elle confère un pouvoir d’arbitrage quasi législatif à la Cour constitutionnelle, un pouvoir qui n’est pas explicitement prévu par la loi. D’autres craignent que cela ne politise davantage la justice constitutionnelle, en la plaçant au cœur de la distribution des sièges, un rôle qui devrait revenir aux urnes. L’idée de forcer les partis à s’allier est une chose, mais la question de savoir ce qui se passera réellement si le scénario du « tout ou rien » se réalise, reste une source d’incertitude majeure.

La solution de la cour constitutionnelle ne marche pas selon l’opposition

La proposition du président Patrice Talon de laisser la Cour constitutionnelle trancher en cas de non-atteinte du seuil des 20% aux législatives de 2026 a provoqué une vive réaction de l’opposition. Nourénou Atchadé, président du groupe parlementaire Les Démocrates, a qualifié cette solution « d’absurde ».

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12 réflexions au sujet de “Législatives 2026 au Bénin : Le seuil des 20 % continue de diviser la classe politique”

  1. Il ne revient pas à la cour constitutionnelle de corriger une loi. C’est une prérogative du parlement !!!
    La cour constitutionnelle veille plutôt à la constitutionnalité d’une loi, pas plus. Même dans ses prérogatives de régulation des institutions, elle ne peut pas retoucher une loi.
    C’est là où avec ce régime dit de la rupture, on a beaucoup de problèmes. La cour constitutionnelle est devenue une véritable cour des miracles, ça ne peut pas continuer ainsi.

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    • L’inapplicabilité d’une loi injuste et contraire à des dispositions constitutionnelles qui conduira à un impasse ne sera pas un contentieux électoral.
      Ce sera tout simplement un constat d’échec d’une réforme et un entêtement absurde.

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      • Mais voyons ; as-tu une expertise sur les textes, le droit constitutionnel ??? Mais non mon cher ami. Tu arrêtes donc de naviguer à vue. Laisse cet appréciation à nous autres praticiens du droit positif et particulièrement du droit constitutionnel.
        Cherchez l’erreur

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        • Si vous avez vraiment l’expertise, contredisez ce que je dis sur la base d’une réflexion juridique appropriée.
          Depuis que nous discutons ici, jamais vous n’avez pu avoir une prise de position qui montre une quelconque maîtrise du droit constitutionnel. Mais si vous pouvez dans ce cas pris, tout le monde pourra apprécier en même temps que moi.

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  2. Cette inquiétude de LD au sujet du code electoral apres la dissipation sur l’audit de la liste électorale ; cache le désarroi et le désespoir chez ces gens-là qui savent que la guerre la joute présidentielle de 2026 est perdue d’avance. Ils sont encore pour le moment dans un déni obsessionnel.
    Encore dix ans de disette pour eux. Certains professionnels de la politique se retireront sous le poids de l’âge. Et la renaissance d’une nouvelle génération de politiciens autres que ces vieux incompétents qui ont été une Honte pour ce pays, et qui s’accrochent encore. J’ai parfois l’impression qu’ils détiennent le titre foncier du Bénin 🇧🇯
    Cherchez l’erreur

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  3. Quel culot ! Il se croit seul intelligent au Benin ; quelle fausse jarre trouée ils veulent nous imposer ?
    Théorie bâtarde de l’indivision qu’il veut imposer en ayant sous sa férule toutes les institutions de sa république. 😡😡😡

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    • Pourquoi LD s’interroge constamment sur le seuil de 20% dans toutes les circonscriptions ??? C’est étonnant non ??? Vous qui chantez et clamer fort et haut que vous êtes le club électoral du peuple. Le populisme de Yayi n’est pas synonyme de popularité. Sinon que BR/UPR/Moelle/ RN de Claudine Prudencio et j’en passe coalisent; ils obtiendront soit 20% ou les 10% dans toutes les circonscriptions. Faites en de même mes amis de LD au lieu de pleurnicher et on quitte ici.
      On n’enlèvera pas une virgule du code électorale. Boycotter les élections en 2026 et la cour proclamera le KO mon souhait. Mais ne venez pas me parler de parlement monocolor. Je prends le peuple de ce pays à témoin .
      Cherchez l’erreur

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      • Me Jacques Vergès je vous inviterais avec Mr AZIZ en CHINE la semaine prochaine pour visiter le plus haut pont du monde de 625m de haut et 2890m de long dont le cout global est estimé à 230 millions de dollars. Il faut noter que pour la construction de cet ouvrage, des ingénieurs chinois ont divisé une montagne en deux.

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        • Encore que l’autre ne peut obtenir un visa pour s’y rendre. Moi je suis exempté de visa. En vacances actuellement de l’autre coté de l’océan atlantique. Volontiers pour l’année prochaine. Si le clown peut utiliser son passeport Béninois si exemption de visa il y a pour le Benin ; prière lui offrir son billet d’avion. Ce clochard n’a pas un Kobo. Curieusement c’est lui qui invente une vie à l’universitaire.
          Centre de rétention etc alors que je suis Franco-Suisse. Créateur de richesse.
          Cherchez l’erreur

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  4. Tout compte fait..les béninois n ont rien perdu en pratiquant..Kim..
    Nous avons connu..3 prés idents..qui gouvernaient ce pays..et l ar mée..qui jouait le rôle de cour constitu tionnelle..
    Les jeux de rus es. de ra ge..d anim osités..de calculs mals ains..entre maga.aho et apity… aussi.ont été des expériences..
    Mon intime conviction..c est que 2026..sera..une lu tte mo rt.. à tel point que l ar mée sera contr ainte..d intervenir

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