Le Maroc avance ses pions dans le domaine maritime avec une nouvelle approche tournée vers l’autonomie logistique et la compétitivité à l’export. À travers la mise en place du Moroccan Reefer Service, une ligne directe reliant les ports marocains d’Agadir et Casablanca aux hubs européens de Thamesport au Royaume-Uni et de Rotterdam aux Pays-Bas, le royaume franchit une étape importante dans sa stratégie commerciale.
Ce projet, comme le rapporte Maroc Diplomatique, résulte d’un partenariat entre le groupe européen Samskip, acteur reconnu dans la logistique multimodale, et le Moroccan Fruit Board, structure qui fédère les principaux exportateurs marocains. L’ambition est de renforcer l’accès aux marchés européens tout en réduisant la dépendance aux circuits logistiques traditionnels souvent complexes et longs.
Avec cette nouvelle ligne maritime, Rabat vise plusieurs objectifs. D’abord, optimiser les délais de livraison, un facteur essentiel dans le secteur agroalimentaire. Ensuite, améliorer le contrôle sur les flux de marchandises, en particulier les produits périssables. Enfin, limiter l’impact environnemental grâce à un transport plus direct et donc moins émetteur en carbone.
Au-delà des considérations logistiques, cette initiative s’inscrit dans une vision plus large de souveraineté économique. En créant un corridor maritime propre vers l’Europe du Nord, le Maroc entend jouer un rôle plus actif dans la chaîne de valeur, en exportant non seulement ses produits, mais aussi son savoir-faire et sa capacité à structurer des filières performantes.
Le Moroccan Reefer Service pourrait aussi inspirer d’autres filières, comme celles des produits de la mer ou de l’industrie légère, à adopter des schémas logistiques similaires. Le choix des ports européens ciblés, Thamesport et Rotterdam, n’est pas anodin. Ces deux plateformes figurent parmi les plus dynamiques du continent et offrent des possibilités de réexportation vers d’autres marchés européens.



