Sénégal : Accords avec la Turquie pour porter les échanges de 1 à 3 milliards de dollars

Après avoir visité la Chine en juin dernier, Ousmane Sonko a conclu hier sa deuxième mission économique à l’étranger en un peu plus d’un mois. Cette fois, c’est à Ankara et à Istanbul que le Premier ministre a conduit une délégation sénégalaise pour un programme dense, marqué par le Forum économique Turquie–Sénégal. L’objectif affiché : transformer les liens commerciaux entre les deux pays en un partenariat structuré et ambitieux, avec un premier cap fixé à 1 milliard de dollars d’échanges, puis 3 milliards à terme.

Des priorités partagées et des secteurs ciblés

Lors des échanges, les deux délégations ont identifié des domaines stratégiques : l’investissement productif, l’industrie de défense, les énergies renouvelables, la construction, l’exploitation minière et l’agroalimentaire. Le ministre turc du Commerce, Ömer Bolat, a rappelé que ces projets s’appuient sur « une amitié profonde » et doivent reposer sur le principe du gagnant-gagnant.

De son côté, Ousmane Sonko a précisé cinq axes prioritaires pour la coopération avec Ankara : l’énergie (Gas to Power et Gas to Industries), l’industrialisation via des chaînes de valeur locales, la transformation numérique, l’éducation et la recherche, ainsi que la souveraineté sanitaire.

Un cadre réformé pour attirer les investisseurs

Pour traduire ces ambitions en réalisations concrètes, le chef du gouvernement a mis en avant un arsenal de réformes : nouveau Code des investissements, refonte des Codes des impôts et des douanes, loi sur les PPP, cadre pour les Zones Économiques Spéciales et stratégie d’import-substitution.

Huit pôles de développement intégrés, reliés par de grandes infrastructures, doivent servir de base à cette transformation. La Loi de Finances Rectificative 2025 fixe quatre priorités : apurer la dette intérieure, relancer l’investissement productif, soutenir le secteur privé et amorcer la souveraineté alimentaire. Ces mesures s’inscrivent dans le Plan de redressement Jubbanti Koom, doté de plus de 5 000 milliards de FCFA sur 2025-2028, financé à 90 % par des ressources internes, avec une promesse de digitalisation administrative, de stabilité réglementaire et de dialogue régulier avec le secteur privé.

En scellant ces engagements, Ankara et Dakar entendent bâtir un partenariat où l’économie devient autant un levier diplomatique qu’un outil concret pour soutenir la transformation interne du Sénégal.

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