Depuis la présentation du Plan de Redressement le 1er août par le Premier ministre Ousmane Sonko, le débat public s’est durci. Les partisans du Pastef défendent ce programme comme un outil de relance économique capable de redonner de la stabilité au pays, tout en accusant l’opposition de diffuser des informations erronées. En face, plusieurs formations, dont l’Alliance pour la République (APR), dénoncent un plan d’austérité qui, selon elles, risque d’alourdir les difficultés quotidiennes des citoyens et de détériorer les services publics essentiels.
Cette polarisation croissante a transformé le texte économique en un symbole d’affrontement politique, où chaque camp tente de rallier l’opinion à sa cause.
L’APR annonce un recours devant la Cour suprême
Hier, l’APR a franchi un cap dans son opposition. Lors d’une conférence, ses représentants ont affirmé rejeter le plan « dans la forme comme dans le fond », allant jusqu’à contester la véracité des données présentées. Pape Malick Ndour a estimé que « tous les chiffres annoncés sont erronés », ajoutant que pour éviter toute irrégularité juridique, le gouvernement devrait soumettre le texte à l’Assemblée nationale.
Le parti fondé par Macky Sall prépare un recours devant la Cour suprême pour tenter d’annuler la mise en œuvre du plan. Cette voie judiciaire, rarement utilisée dans ce type de dossier économique, traduit la détermination de l’APR à bloquer le programme.
Une bataille à la fois institutionnelle et populaire
En parallèle de la procédure judiciaire, l’APR prévoit de soutenir son action par des mouvements citoyens à travers le pays. L’objectif : mobiliser dans la rue et créer une pression politique supplémentaire sur le gouvernement. Cette double stratégie, combinant les recours légaux et l’activisme de terrain, rappelle certaines campagnes menées par l’opposition lors de réformes économiques controversées dans d’autres pays africains.
Si le gouvernement maintient le cap, le contentieux pourrait devenir un test majeur pour les institutions sénégalaises, confrontées à la gestion d’un conflit mêlant enjeux juridiques, économiques et politiques. Dans ce bras de fer, la question dépasse désormais la seule viabilité du plan de redressement : elle touche à la manière dont les choix économiques stratégiques sont validés, contestés et, éventuellement, révisés dans l’espace démocratique.


