La Cour d’appel de Dakar a prononcé ce mercredi l’acquittement de Fallou Fall, condamné en première instance à 15 ans de prison pour viol. Il retrouve la liberté après cinq ans passés en détention préventive, dans une affaire marquée par des zones d’ombre.
Un jugement en appel qui infirme la première décision
Originaire de Yeumbeul Mbedd Fass, Fallou Fall avait été arrêté le 17 mars 2020 à la suite d’une plainte déposée par sa marâtre, Fatima Dieng. Le 3 décembre 2024, le tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye l’avait reconnu coupable de viol, mais l’avait acquitté du chef de pédophilie, le condamnant à 15 ans de réclusion criminelle.
Estimant la décision injuste, il avait interjeté appel. Lors de l’audience du 30 juillet 2025, l’avocat général avait recommandé l’infirmation du verdict initial. La Cour a suivi cette orientation, retenant que le dossier comportait des incohérences majeures : absence de témoins directs et certificats médicaux jugés contradictoires. L’avocat de la défense, Me El Hadj Diouf, avait qualifié l’affaire de « mésentente familiale transformée en erreur judiciaire ».
Une libération qui suscite des réactions à Yeumbeul
Sa libération a ravivé le débat sur la gestion des affaires de mœurs au Sénégal, où cette affaire avait déjà provoqué de vives polémiques dans l’opinion publique. Une forte émotion a accompagné sa libération à Yeumbeul, révélant l’impact social d’une procédure qui a duré plus de cinq ans et soulevé de nombreuses interrogations sur la solidité des preuves retenues.
L’acquittement de Fallou Fall clôt un dossier judiciaire sensible qui avait profondément marqué la vie locale et alimenté les débats sur la présomption d’innocence et la fiabilité des enquêtes judiciaires.



