Avec plus de cinq millions de pèlerins enregistrés lors de la dernière édition, le Magal de Touba reste l’un des plus grands rassemblements religieux d’Afrique de l’Ouest. Cette affluence massive transforme chaque année la ville sainte en une capitale éphémère, soumise à d’importants défis logistiques. De la gestion de l’eau à la fluidité du transport, en passant par l’assainissement et la sécurité, tout doit être minutieusement planifié pour accueillir dignement les fidèles venus de tout le pays et de la diaspora. C’est dans ce contexte que les engagements de l’État prennent tout leur sens, chaque défaillance pouvant avoir des répercussions sanitaires, sociales et symboliques.
Une mobilisation affirmée au sommet de l’État
Face aux autorités religieuses, le président Bassirou Diomaye Faye a tenu à réaffirmer la détermination de son gouvernement à répondre présent à cet appel du cœur des Mourides. Il a rappelé avoir donné des instructions fermes dès le dernier Conseil des ministres, exigeant de chaque ministre et directeur général qu’ils contribuent, dans leur secteur respectif, à la réussite du Magal. « Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour la réussite de cet événement », a-t-il déclaré, marquant une volonté de continuité et d’efficacité dans la collaboration entre l’État et les foyers religieux.
Ces déclarations ne sont pas restées au stade symbolique. Le chef de l’État a salué le travail déjà amorcé, notamment par la Délégation générale aux affaires religieuses, dont l’action dans les différentes cités spirituelles du pays a été jugée « remarquable ». Cette reconnaissance traduit un changement de ton où l’État cherche à valoriser ses partenaires religieux, au-delà des seules actions ponctuelles liées au calendrier cultuel.
Anticipation et efforts visibles sur le terrain
Conscient que Touba devient, le temps du Magal, une ville géante soumise à une pression exceptionnelle sur ses infrastructures, le président Diomaye Faye a mis l’accent sur l’anticipation. Il a mentionné les efforts spécifiques demandés au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, afin d’améliorer les dispositifs en place. « Même si ce n’est pas encore terminé, les résultats sont déjà visibles », a-t-il assuré, soulignant que les travaux entamés ne s’arrêtent pas à des effets d’annonce.
En prenant les devants sur les dossiers sensibles — notamment l’accès à l’eau potable et le traitement des eaux usées — le gouvernement espère éviter les écueils des années précédentes, où certaines insuffisances avaient terni le bon déroulement de l’événement. Plus qu’une promesse de soutien, l’intervention présidentielle vise à construire un climat de confiance, où la parole publique est suivie d’actes concrets. Cette posture proactive, à quelques semaines du Magal, est perçue comme un signal fort envoyé à la communauté mouride et, au-delà, à toutes les confréries qui structurent la vie religieuse au Sénégal.



