Des gestes brusques pendant la nuit — coups de pied, cris ou chutes du lit — ne sont pas toujours de simples agitations passagères. Les experts soulignent qu’ils peuvent révéler un trouble du sommeil bien défini, avec des répercussions possibles sur la santé neurologique à long terme. Un suivi médical spécialisé est recommandé en cas d’épisodes répétés.
Le trouble du comportement en sommeil paradoxal et ses risques
Ce tableau clinique est appelé trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP). Habituellement, le corps est paralysé pendant la phase de rêve grâce à un mécanisme naturel appelé atonie musculaire. Chez les personnes atteintes, cette fonction est altérée : elles bougent, parlent, frappent ou crient pendant leurs rêves, parfois au point de blesser leur partenaire ou elles-mêmes.
Ce trouble dépasse la notion de simple sommeil agité. Il peut représenter un signal d’alerte et doit être confirmé par un enregistrement du sommeil en centre spécialisé. Les chercheurs le considèrent comme un marqueur précoce de maladies neurodégénératives.
Le lien avec la démence et l’importance du sommeil pour la santé
Le sommeil est essentiel à la mémoire, à l’équilibre émotionnel, au système immunitaire et à la santé métabolique, mais il est souvent négligé dans la vie moderne. La démence, telle que définie par l’Organisation mondiale de la santé, correspond à un déclin des capacités cognitives — mémoire, raisonnement, comportement — qui interfère avec la vie quotidienne. L’âge en augmente la fréquence, mais il ne s’agit pas d’un phénomène « normal » du vieillissement.
Des études montrent que le TCSP dit « idiopathique » est associé à un risque élevé d’évoluer vers des maladies comme la maladie de Parkinson, la démence à corps de Lewy ou l’atrophie multisystématisée. Les chiffres disponibles indiquent qu’après 10 à 12 ans, près d’une personne sur deux présente une de ces pathologies, et que le risque peut dépasser 80 % après une quinzaine d’années de suivi.
Les spécialistes insistent : toute manifestation violente répétée au cours du sommeil paradoxal doit être prise en compte, car elle relève d’un trouble identifié et potentiellement annonciateur de pathologies plus graves.



