Algérie : un nouveau coup dur pour la langue française dans le système éducatif

La place du français à l’école en Algérie ne cesse de se réduire. Après avoir mis un terme, en 2023, à l’utilisation du programme éducatif français dans les établissements privés – une mesure qui venait s’ajouter à son retrait dans le publicles autorités franchissent une nouvelle étape. Le baccalauréat français a été retiré du système et, pour les responsables du secteur éducatif, il s’agissait de garantir que les écoles fonctionnent uniquement selon les contenus nationaux. Les autorités avaient alors défendu cette orientation en expliquant qu’elle renforçait l’indépendance de l’éducation algérienne et prévenait toute dérive dans le choix des programmes. Cette volonté de privilégier le programme national se traduit désormais par des ajustements précis dans les emplois du temps.

Une heure de moins pour les élèves de lettres

À compter de la rentrée 2025-2026, les élèves de première année secondaire inscrits en tronc commun lettres verront leurs cours de français passer de cinq à quatre heures par semaine. Les autres séries conserveront leurs horaires actuels et aucune modification n’a été annoncée pour les autres langues étrangères. Selon le site Observ Algérie, le ministère n’a pas détaillé la méthode qui sera appliquée pour organiser cette réduction.

Le symbole derrière la réforme

Perdre une heure de cours peut sembler anodin, mais le message est clair : le français poursuit son recul progressif dans l’école algérienne. Chaque mesure, ajoutée à la précédente, réduit son importance dans la formation des jeunes générations. Cette évolution rappelle l’idée d’un tableau dont on efface peu à peu les couleurs dominantes pour en peindre de nouvelles. Pour les partisans de cette orientation, il s’agit de donner plus de poids aux langues nationales et de limiter un héritage considéré comme encombrant. Mais pour d’autres, cela pourrait restreindre les liens futurs avec l’espace francophone et compliquer l’accès à certaines opportunités universitaires et professionnelles.

Entre suppression du baccalauréat français, interdiction des programmes étrangers et réduction des horaires, le français perd régulièrement du terrain dans les écoles d’Algérie. Ces choix, justifiés au nom de la souveraineté éducative, marquent un tournant dans l’histoire linguistique du pays. Une seule heure en moins dans l’emploi du temps d’un lycéen peut paraître insignifiante aujourd’hui, mais cumulée aux décisions précédentes, elle dessine une tendance lourde qui pourrait transformer en profondeur le rapport des futures générations à la langue française.

3 réflexions au sujet de “Algérie : un nouveau coup dur pour la langue française dans le système éducatif”

  1. L’anglais est la pire langue coloniale du monde. De plus, elle n’est aucunement « la lingua franca », comme le prétend la propagande mensongère des Anglo-Saxons. En effet, comment peut-on affirmer cela alors que 90% de la population mondiale ignore l’anglais, et que ce dernier n’est la langue maternelle que de 7% de la population mondiale ? Un jeune Algérien a bien évidemment beaucoup plus intérêt à bien connaître le français vu que son pays est entouré de pays francophones. La connaissance de l’anglais est d’autant moins importante qu’elle n’est plus la langue nationale d’un seul pays de l’Union européenne, et a donc vocation à décliner au sein des institutions européennes. Son poids géopolitique au sein de l’Union européenne est désormais nul, avec un nombre de locuteurs natifs de 1%, pourcentage dérisoire. La tentative d’imposer l’anglais comme langue néo-coloniale est dans la droite ligne du discours néo-colonialiste anglo-saxon, très bien décrit par l’universitaire australien Alastair Pennycook. Je conclus en signalant que le français est une grande langue internationale d’avenir, qui comptera un milliard de locuteurs dans le monde en 2065 et dépassera le chinois d’ici la fin du siècle :
    https://www.20minutes.fr/monde/4028919-20230321-nombre-francophones-monde-devrait-depasser-milliard-2065

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  2. Sage décision . Bien au contraire , remplacer le français par l’anglais , sera plus bénéfique pour les générations montantes ; et mieux encore , cela coupera définitivement l’herbe sous les pieds des colonisés de l’esprit . L’anglais est présent sur les cinq continents , les futurs générations auront beaucoup plus d’opportunitées , au lieu d’être confiné dans un espace qui se réduit comme une peau de chagrin .

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