Arrestation de Simon Leviev en Géorgie : le « Tinder Swindler » rattrapé par Interpol

Le ressortissant israélien Simon Leviev, rendu célèbre par le documentaire « Tinder Swindler », a été arrêté à l’aéroport de Batoumi, en Géorgie, à la mi-septembre. Les autorités locales confirment qu’il fait l’objet d’un avis rouge d’Interpol, mais les charges exactes restent inconnues. Cette interpellation relance les débats sur la coopération policière internationale et l’efficacité des dispositifs contre les escroqueries transnationales. L’affaire pourrait rouvrir des dossiers judiciaires dans plusieurs pays. Les prochaines décisions judiciaires seront déterminantes pour clarifier son avenir.

Une arrestation sous mandat international

Les services du ministère de l’Intérieur géorgien ont confirmé que Simon Leviev, de son vrai nom Shimon Yehuda Hayut, a été intercepté dès son arrivée à l’aéroport de Batoumi. L’homme était recherché sous l’égide d’Interpol, qui avait émis un avis rouge à son encontre. Ce type de mandat ne constitue pas une condamnation mais une alerte internationale invitant les polices membres à localiser et arrêter un individu en vue d’une possible extradition. Pour l’heure, les autorités n’ont pas dévoilé les accusations précises motivant cette procédure. La situation pourrait évoluer rapidement si un pays tiers dépose une demande officielle auprès de la justice géorgienne.

Les enquêtes préliminaires indiquent que la coopération policière régionale a joué un rôle central dans cette arrestation. Les contrôles renforcés aux frontières et la circulation d’informations en temps réel sont présentés comme des leviers majeurs pour intercepter des personnes visées par des avis internationaux. Plusieurs observateurs estiment que cette affaire illustre les tensions persistantes entre la rapidité de la circulation des personnes et la nécessité de garantir la sécurité judiciaire. Cette dimension ouvre la voie à de futures analyses sur le rôle croissant d’Interpol dans la lutte contre la criminalité économique internationale, sujet déjà évoqué dans différents rapports spécialisés.

Le passé controversé du « Tinder Swindler »

Avant cette arrestation, Simon Leviev avait déjà défrayé la chronique pour ses escroqueries. Selon des témoignages réunis dans le documentaire de Netflix, il séduisait des femmes sur des applications de rencontres, se présentant comme le fils d’un riche homme d’affaires diamantaire. Il leur faisait croire qu’il était exposé à de graves menaces, puis leur demandait des prêts conséquents afin de financer sa sécurité. Ces sommes, parfois estimées à plusieurs centaines de milliers d’euros au total, n’étaient jamais remboursées. Les victimes, endettées, ont par la suite témoigné pour alerter sur ces pratiques. Ce mode opératoire, qui reposait sur la confiance et la manipulation émotionnelle, a marqué l’opinion publique internationale.

Sur le plan judiciaire, l’homme avait déjà été condamné en Israël pour des affaires de fraude et de falsification de documents. Après avoir purgé une peine réduite, il était resté sous surveillance médiatique en raison de son exposition publique. L’affaire Netflix avait contribué à mettre en lumière la difficulté pour les systèmes juridiques nationaux de réagir à des escroqueries transfrontalières. La multiplication des affaires similaires souligne l’importance pour les États de renforcer les instruments juridiques et financiers destinés à protéger les victimes. Plusieurs cabinets d’avocats spécialisés dans le droit international rappellent que les victimes disposent de recours limités, mais qu’une arrestation peut constituer un levier pour rouvrir des procédures civiles ou pénales.

L’évolution du dossier en Géorgie sera suivie de près, les décisions judiciaires locales pouvant ouvrir la voie à une extradition vers l’un des pays ayant déjà enquêté sur ses activités.

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